Rouen incendie manifestation Lubrizol
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Certains habitants ont quitté la ville, inquiets par le nuage de fumée et ses retombées. 

Six jours après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, l'inquiétude ne faiblit pas. 5.253 tonnes de produits chimiques ont été détruits annonçait hier la préfecture. Il s'agit maintenant d'en évaluer la dangerosité. Pour les riverains, le quotidien est chamboulé. 

 

Mais certains n'ont pas attendu les résultats des analyses : ils ont décidé de partir. C'est le cas de Laetitia. Elle quitté Rouen dès jeudi, lorsqu'elle a vu le nuage noir de fumée. Avec son mari et ses enfants, elle s'est réfugiée dans la région de Dieppe, chez un ami. "Je rentrerai chez moi lorsque les expertises de mon environnement, c'est à dire ma ville, ma maison, les alentours, seront faites de manière fiable", explique la mère de famille. 

"Demain un expert passe chez moi prélever l'air, la terre et l'eau sur les murs, le canapé, nos vêtements et notre chat, éventuellement. C'est pas possible qu'il n'y ait pas d'amiante dans l'air, pas de plomb qui se soient reposés dans nos maisons. On nous dit que tout va bien, que l'eau est bonne, que l'air : ce n'est pas du tout cohérent. J'envisage de déménager et de scolariser les enfants ailleurs."

"Rester sur place c'était inenvisageable" 

4.000 riverains ont manifesté ce mardi pour réclamer plus de transparence. David, un riverain, s'est senti mal dès le vendredi matin. Il est parti dormir ailleurs avec sa famille. "On est parti avec même pas brosse à dent ! On a pris le doudou de la petite et c'est tout. Rester sur place c'était inenvisageable."

"Le vendredi matin on s'est réveillé tous les deux avec une migraine spectaculaire", raconte David. "On ne peut pas la mettre sur le compte d'autre chose que Lubrizol. On ne fait jamais qu'appliquer le principe de précaution à notre échelle."

David reste inquiet :"Le préfet n'a pas été du tout rassurant dans un premier temps, et maintenant ils ne font qu'essayer de rassurer les mêmes gens qu'ils ont inquiété au départ".

"On va viser au jour le jour. La grande question c'est : quand ma fille va-t-elle pouvoir retourner à l'école ? Au pire, elle ratera une deuxième semaine d'école mais dans le doute je préfère m'en éloigner", conclut-il.