Immeubles effondrés à Marseille : avec les mesures de sécurité, l'attente nerveuse des délogés

Près d'un mois après le drame de la rue de Tivoli, à Marseille, où deux immeubles se sont effondrés, les sinistrés s'impatientent.
Près d'un mois après le drame de la rue de Tivoli, à Marseille, où deux immeubles se sont effondrés, les sinistrés s'impatientent. © NICOLAS TUCAT / AFP
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Stéphane Burgatt (à Marseille) / Crédit photo : NICOLAS TUCAT / AFP
Un mois après l'explosion de la rue de Tivoli ayant fait huit morts et détruit deux immeubles, une grande majorité des 303 sinistrés attend toujours de pouvoir regagner leurs domiciles. Entre attente et traumatisme, l'agacement se fait sentir.

Impossible de récupérer ses affaires. Près d'un mois après le drame de la rue de Tivoli, à Marseille, où deux immeubles se sont effondrés, les sinistrés s'impatientent. Étienne est un des locataires du 19, rue de Tivoli, bâtiment éventré et désormais stabilisé par un étaiement complexe. "Moi, j'ai toute ma maison en suspend en l'air puisque je suis au dernier étage et donc je ne peux pas me projeter. J'ai ce que j'avais sur moi le soir-même, depuis un mois…", explique-t-il. Il attend nerveusement de pouvoir accéder à son logement pour récupérer ce qui peut l'être et tirer un trait définitif sur ce quartier.

"On est tous traumatisés"

"Il y a quand-même eu des morts à trois mètres de chez moi. Non, je n'ai pas envie de revenir-là. On est tous traumatisés, on va tous voir des psychologues, on est tous sous cachetons. C'est difficile comme événement. Et puis nous, on se construit comme on peut", ajoute le locataire.

Pour sa part, propriétaire depuis trois ans seulement, Mathilde est forcée de voir les choses autrement. Alors oui, elle reviendra vivre ici avec sa famille mais la question reste quand. "On attend la sécurisation des immeubles de rue de Tivoli. Et puis, même dans notre logement principal, il y a pas mal de dégâts, beaucoup de fenêtres cassées, il y a des gravats, il y a des travaux à faire. Pour nous, le délai - optimiste - c'est pour la rentrée des classes, pour qu'en septembre on soit chez nous", détaille-t-elle. Et l'autre temps long sera celui des assureurs, déplorent les délogés, qui se sont regroupés en collectif pour faire face.