"Il m'arrive d'avoir honte d'être un homme" : des centaines de personnes rassemblées contre les féminicides

Des centaines de personnes étaient rassemblées place de la République, samedi à Paris.
Des centaines de personnes étaient rassemblées place de la République, samedi à Paris. © AFP
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Jean-Jacques Héry, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Un rassemblement était organisé place de la République, à Paris, pour alerter sur le nombre de femmes mortes sous les coups de leur conjoint depuis le début de l'année. 
REPORTAGE

Le rassemblement a commencé par 74 secondes de silence, une pour chaque femme morte sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année. Des centaines de personnes étaient réunies place de la République, samedi à Paris, pour appeler à intensifier la lutte contre les féminicides.  

"Il y a des mesures urgentes à prendre maintenant : Monsieur Castaner [le ministre de l'Intérieur, ndlr] peut mobiliser tous les commissariats de police", a ainsi alerté Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. "Mais il y a aussi des mesures à plus long terme, parce que les violences faites aux femmes, c'est un problème sociétal. On demande un grenelle des violences à la rentrée avec tous les acteurs, tous les ministres."

"Si c'était des hommes qui mourraient tous les trois jours..."

Outre la chanteuse Yael Naim et les actrices Julie Gayet, compagne de l'ancien président François Hollande, et Muriel Robin, beaucoup d'hommes assistaient aussi à ce rassemblement, signe d'une prise de conscience partagée par les deux sexes selon Jacques, interrogé par Europe 1. "Il m'arrive d'avoir honte d'être un homme", souffle-t-il. "Si c'était le contraire, si c'était des hommes qui mourraient tous les trois jours, on aurait déjà pris des mesures implacables."

Le manifestant se réjouit que les choses "bougent" désormais. "Pendant longtemps, on a cru que ce n'étaient que des problématiques individuelles, l'amour passionnel, toutes ces conneries. Là, les pouvoirs publics commencent à se dire qu'il faudrait faire quelque chose."