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Tatiana Gieselmann // Crédit photo : GEORGES GOBET / AFP
Après des années 2021 et 2022 difficiles, l'année 2023 est un bol d'air frais pour les apiculteurs. À la fête du miel à Strasbourg, les professionnels du secteur affichent fièrement leur production au public, mais ne cachent leur inquiétude pour l'avenir, avec l'aggravation des conséquences du réchauffement climatique.

C'est une bonne nouvelle qui ravira les amateurs de sucre : les récoltes de miel sont au beau fixe cette année. D'autant que les apiculteurs le disent : la production de miel est devenue très aléatoire, à cause du dérèglement climatique. Alors, il est l'heure de faire ses réserves pour les Français les plus gourmands.

Mais à la fête du miel à Strasbourg, les apiculteurs ne cachent pas leurs craintes. Posté derrière son stand, Laurent à le sourire. Pour la première fois en trois ans, il peut à nouveau proposer six variétés de miel différentes : du miel de fleur, d'acacia, de châtaignier, de tilleul, de forêt et du miel de sapin.

Des années 2021 et 2022 très difficiles

"C'est peu le Graal de l'apiculture de réussir à faire une récolte de miel de sapin. Ça faisait quatre ans qu'on n'avait pas eu de récolte", regrette-t-il. "Dans le temps, c'était beaucoup plus régulier tous les ans, tous les deux ans. Mais suite au réchauffement climatique, les forêts ont changé et les prochaines années, on ne sait pas ce que ça donnera", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Et les autres variétés non plus ne sont pas épargnées. En 2022 et surtout en 2021, toutes les récoltes étaient catastrophiques, se rappelle Laurent Lair, un autre apiculteur. "Il y a deux ans, on a vraiment failli mourir. On a dégagé aucun salaire pour personne. On avait fait six tonnes de miel, donc ça nous a juste payé les charges pour les ruches, le gasoil et puis c'est tout quoi", s'alarme-t-il.

L'avenir de la filière inquiète

Avec plusieurs dizaines de tonnes produites cette année. Il va pouvoir renflouer les caisses mais cela lui demande beaucoup plus de travail qu'avant. "Ça devient de plus en plus technique. Il faut s'adapter, notamment avec la météo. C'est plus compliqué qu'il y a quelques années". 

Et Laurent s'inquiète pour son fils, qui souhaite reprendre l'entreprise familiale malgré l'incertitude de la filière.