«Il faut dire stop !» : à Amiens, des parents d'élèves se mobilisent contre la fermeture de classe à la rentrée prochaine

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Lionel Gougelot // Crédit photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
La réforme de la carte scolaire fait déjà grincer des dents. Dans la Somme, une soixantaine d'écoles sont concernées par une fermeture d'une de ses classes à la rentrée prochaine, y compris dans les réseaux d'éducation prioritaires. Comme dans l'école primaire Michel-Ange, dans un quartier populaire d'Amiens, les parents se mobilisent. 

Près de 60 écoles du département de la Somme devraient avoir au moins une classe supprimée l'année prochaine. La colère monte un peu partout, tant du côté des parents que du côté du corps enseignant. Dans cette école, une distribution de tracts a eu lieu pour un appel à manifester. 

"Ce n'est pas possible de fermer des classes comme ça"

"Il y a un petit rassemblement ce midi devant le rectorat. On en fera un autre la semaine prochaine", assure cet homme. Car dans cette école classée en zone REP + (Réseau d'éducation prioritaire), une classe de primaire risque de disparaître : "Il faut vraiment qu'on se bouge, on va se retrouver avec des CM2 à 28 élèves", explique-t-il. "On est quand même dans une zone prioritaire, peut-être pas la pire d'Amiens, mais ce n'est pas possible de fermer des classes comme ça", s'insurge une mère de famille. 

Pour cette maman d'un enfant malentendant, cette décision pourrait avoir des conséquences : "Il a besoin de cette école et avec moins d'enfants dans les classes". Cette décision va aussi avoir des conséquences sur les professeurs. C'est le cas de Karima qui sait déjà qu'elle va devoir chercher une autre affectation l'an prochain : "Je vais devoir partir, je ne sais pas où je vais me retrouver sachant que le poste me convient énormément. On va casser une équipe, c'est un gâchis. Je n'imagine pas des classes à 28". 

Pour Audrey, cette décision n'a aucun sens compte tenu de ce que l'on dit sur le niveau scolaire des élèves français : "On se plaint que le niveau d'études des enfants commence à baisser, mais si on ne leur donne pas déjà la chance en petite section ou en élémentaire, on ne pourra pas avancer. Au bout d'un moment, il faut dire stop". Une mère de famille bien obligée de constater que la priorité pour l'Éducation nationale, affichée par le gouvernement, ne se voit pas ici dans les faits.