Hôpitaux : Agnès Buzyn annonce le dégel de 415 millions d'euros, soit l'intégralité des mises en réserves

La ministre entend envoyer "un signal très, très fort pour les établissements de santé du respect qu'on leur porte". (image d'archives)
La ministre entend envoyer "un signal très, très fort pour les établissements de santé du respect qu'on leur porte". (image d'archives) © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec AFP
Pour la première fois depuis 2013, les crédits mis en réserve pour le financement des hôpitaux seront reversés en fin d'année intégralement, en une fois, aux établissements de santé. 

Les établissements de santé récupéreront en décembre l'intégralité des 415 millions d'euros mis en réserve cette année dans le budget de l'Assurance maladie, une première depuis 2013, a annoncé lundi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Les "415 millions de mises en réserve vont être réalloués aux établissements de santé en une fois, en fin d'année", a expliqué Agnès Buzyn. "C'est la première fois que nous rendons tout (...) en une fois", a-t-elle insisté. Depuis 2013, des crédits destinés au financement des hôpitaux sont gelés chaque année par le gouvernement, qui peut décider de les annuler ou au contraire de les restituer si les objectifs budgétaires sont respectés.

"L’objectif est respecté" pour 2018. "Nous pensons que l'Ondam [objectif national de dépenses d'assurance maladie] est respecté" pour 2018 et "que chacun a fait les efforts" nécessaires, a expliqué Agnès Buzyn. "Nous sommes très attentifs à la situation des hôpitaux et nous nous mettons en ordre de marche pour enclencher" leur transformation dans le cadre du Plan santé, "en ne leur imposant pas d'économies supplémentaires", a fait valoir la ministre. Début novembre, les quatre fédérations hospitalières du privé, du public et du privé à but non lucratif s'étaient unies pour réclamer le dégel complet des sommes mises en réserves et une hausse des tarifs. Le geste concédé par le gouvernement "ne répare pas tous les dysfonctionnements hospitaliers", a reconnu Agnès Buzyn, citant notamment le cas des hôpitaux dont les déficits structurels sont "liés à des masses salariales trop importantes par rapport à leur activité".

L'annulation d'une partie des crédits pourtant préconisée. Mais c'est "un signal très, très fort pour les établissements de santé du respect qu'on leur porte et de l'accompagnement qu'on met en place", a-t-elle insisté. En septembre, la Commission des comptes de la Sécurité sociale tablait sur des "dépenses des établissements publics et privés environ 105 millions d'euros en-dessous de l'objectif" assigné, mais préconisait "l'annulation d'une partie des crédits mis en réserve", dont 200 millions pour les hôpitaux et cliniques, afin de compenser le "dépassement important des dépenses de soins de ville". En 2017, le gouvernement avait gelé 432 millions d'euros de crédits hospitaliers, avant d'en reverser 166 millions fin décembre, puis 250 millions début mars 2018.