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Invité de Sonia Mabrouk ce mercredi matin, l'auteur voyageur est revenu sur ses différentes aventures en haute montagne au micro d'Europe 1. Parti il y a peu de temps à la frontière de l'Artsakh, soit le Haut-Karabagh, où un différent oppose l'Arménie et l'Azerbaïdjan, il dénonce un conflit occulté par les médias, qui "échappe totalement à nos préoccupations".
INTERVIEW

"Quand les cathédrales flambent je suis étreint de tristesse et quand une guerre est oubliée je pleure aussi". Sylvain Tesson, auteur de Blanc sorti en octobre dernier, a profité de son passage sur Europe 1 ce mercredi matin pour rappeler les combats meurtriers entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabagh. L'amoureux de la montagne s'interroge sur le traitement médiatique de ce vieux conflit, écrasé par la guerre en Ukraine.

Un conflit qui "échappe à nos préoccupations"

"C'est un conflit qui ressemble beaucoup à ce que subit l'Ukraine face à l'agression russe et qui, bizarrement, échappe complètement à nos préoccupations. Comme s'il y avait un rapport proportionnel entre la manifestation de l'indignation et le traitement que les médias accordent à un pays", analyse-t-il. Pour rappel, l'Arménie a été agressé militairement en 2020 par l'Azerbaïdjan dans l'enclave du Haut-Karabagh et qui depuis subit des pressions. 

"Et là, il y a deux mois, il y a eu des attaques sur le sol souverain de l'Arménie et, depuis hier après-midi, la liaison par une route terrestre a été coupée, le gaz a été coupé. Il y a 120.000 Arméniens dans le Haut-Karabakh qui sont privés de chauffage et même de communication physique", alerte l'écrivain.

La France a par ailleurs "dénoncé les entraves" à l'Arménie et le blocage de cette route, unique liaison entre l'Arménie et la région Nagorny Karabakh. Une déclaration peu suffisante pour Sylvain Tesson qui reproche au ministère des Affaires étrangères de "ne pas nommer l'ennemi". Il a enfin appelé le président français à "prouver son engagement" auprès du peuple arménien.