Grève SNCF : "On ne remplacera pas du transport de masse par du covoiturage et des autocars"

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C.O. , modifié à
Bruno Gazeau, président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports, invité lundi sur Europe 1, appréhende la grève à venir. "Les usagers ont peu de solutions", explique-t-il.
INTERVIEW

Les cheminots entament lundi soir leur "bataille du rail" contre le projet de réforme. Ce sera le début de la grève par épisodes de deux jours sur cinq. Mardi de très fortes perturbations sont ainsi prévues. Dans ses prévisions, la direction de la SNCF table sur un TGV sur huit en circulation en moyenne, un Intercités sur huit, un TER sur cinq et un Transilien sur cinq. De quoi inquiéter Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).

"La galère va être considérable". "Demain(mardi), la galère va être absolument considérable. Les usagers ont peu de solutions. Ils sont pris dans ce conflit entre le gouvernement et les organisations syndicales. Ils peuvent se servir du covoiturage ou prendre les autocars mis à leur disposition. Mais ce sont des mesures qui ne conviendront qu'à un petit nombre de gens, tout comme le télétravail", regrette-t-il lundi au micro de Patrick Cohen sur Europe 1. "On ne remplacera pas du transport de masse par du covoiturage et des autocars. Tous les gens qui ont absolument besoin de travailler vont perdre des revenus, vont prendre des jours de RTT ou de congés", insiste le président de la Fnaut.

Attentifs aux remboursements. Selon lui, la solution ne peut venir que d'une intensification de la négociation entre le gouvernement et les syndicats de cheminots. En attendant, Bruno Gazeau assure que la fédération sera particulièrement attentive à ce que chaque veille de grève, comme l'a assuré la SNCF, soit annoncée la liste des trains en circulation le lendemain et que les usagers puissent se faire rembourser leurs billets. "Elle l'a promis et j'espère qu'elle le fera pour tous les billets grandes lignes. Pour les trajets quotidiens, la tarification relève de conventions entre la SNCF et les régions. Nous avons saisi le Premier ministre par un courrier, pour que les suspensions d'abonnements soient automatiques", ajoute-t-il.