Poubelle 1:28
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Inès Zeghloul, édité par Alexandre Dalifard
Alors que près de 7.000 tonnes de déchets sont encore entassés sur les trottoirs de la capitale ce mercredi, les Parisiens doivent s'adapter. Limiter les déchets, se déplacer dans les rues voisines, faire appel à des sociétés privées... Dans le 17e arrondissement, les habitants cherchent de nouvelles solutions.

Il va falloir slalomer entre les poubelles pour les 80.000 manifestants prévus à Paris ce mercredi lors de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Avec plus de 7.000 tonnes d'ordures, les déchets n'en finissent pas de s'entasser sur les trottoirs de la capitale. La grève des éboueurs dure depuis dix jours et la mairie de Paris la soutient. Mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demandait la réquisition du personnel. En attendant, les Parisiens s'adaptent et prennent les choses en main comme dans le 17e arrondissement où Europe 1 est partie à la rencontre des habitants.

Faire appel aux sociétés privées

"Voilà le local poubelle, ça déborde bien." Devant le local, Foucauld se bouche le nez. Les sacs poubelles s'entassent depuis dix jours, alors, dans l'immeuble, les habitants s'organisent. "On a du multiplier par deux le temps de descendre les poubelles. Maintenant, dans nos achats, on fait attention à prendre le moins d'emballages possibles, à tasser un peu les déchets au maximum. Pas de commande, pas d'Amazon, pas de Deliveroo", souligne-t-il.

Quelques mètres plus loin, Edgar, lui, est sorti faire du repérage à la recherche d'une benne à ordures. "J'ai un sac déjà plein chez moi et un qui est à moitié rempli. Celui qui est plein, pour l'instant je le garde sur le bord de la fenêtre pour ne pas que ça sente trop et je vais le jeter dans la rue d'à côté", espère le Parisien. 

Avec la peur de perdre leurs clients à cause des odeurs, les commerçants du quartier se sont eux aussi réunis à la demande de Yann, gérant du Café Ponce. "Il y a des gens qui, quand ils sortaient de chez eux, ne voyaient pas la rue. Et ne voyant pas arriver de solution parce que le maire n'avait pas la possibilité de faire intervenir des sociétés privées, on a pris l'initiative d'en prendre une à notre charge et de diviser ce coût avec tous les commerçants de la rue", précise le gérant. L'arrivée du camion benne réservé par les commerçants est prévue ce mercredi matin. En attendant, ils stockent leurs déchets dans des conteneurs dont ils peinent à refermer le couvercle.