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Frédéric Michel, édité par Manon Fossat
Les docteurs de SOS Médecins ne se déplaceront pas lundi, et ce jusqu'à mardi matin 8 heures. Ils réclament que les 1300 médecins des 63 associations dont ils font partie accèdent à des revalorisations salariales, comme lors de la crise sanitaire. À Fréjus-Saint-Raphaël notamment, le risque est en effet de voir mourir cette pratique car les volontaires sont de moins en moins nombreux.
REPORTAGE

Impossible de joindre ce lundi les docteurs de SOS Médecins. La fédération d'associations de médecins libéraux est en "arrêt total" de son activité pendant 24 heures depuis 8 heures ce matin afin d'"alerter les Français sur la disparition programmée de la visite à domicile". À Fréjus-Saint-Raphaël, dans le Sud, il n'y a pas de visites à domicile prévues, comme partout en France. Car le malaise est bien profond. 

Une revalorisation comme lors de la crise sanitaire

L'association SOS Médecins dénonce en effet le mépris des pouvoirs publics. Le tarif conventionnel ne correspond plus à l'engagement de ces hommes et de ces femmes qui ont fait le choix de l'urgence à domicile, de jour comme de nuit. C'est ce qu'explique le docteur Raphaël Gable, qui préside la structure locale de l'association. "De 8 heures à 20 heures en semaine, c'est 35 euros. Et quand on enlève les charges, il ne reste plus beaucoup. Donc il faut une revalorisation à hauteur de 57,60 euros, comme cela a été le cas pendant la crise sanitaire", plaide-t-il.

D'autant que ces interventions à domicile sont en général plus longues qu'une consultation classique, et plus techniques. Les praticiens voient donc logiquement moins de patients. Et c'est le modèle économique de l'association SOS Médecins qui est aujourd'hui en péril. "À moyen-long terme, c'est une pratique qui va mourir si rien n'est fait, parce qu'on n'arrive plus à trouver des médecins qui veulent faire ce métier, qui veulent faire des visites à domicile", poursuit Raphaël Gable.

Selon lui, les médecins traitants débordés diminuent ou arrêtent leurs actes de visite, du fait de leurs consultations trop nombreuses. "Il y a tout un tas de personnes, comme les personnes âgées isolées, les mères de famille isolées ou les personnes handicapées, qui n'ont pas d'autres choix pour voir un médecin que de nous voir, nous. Ou alors de se déplacer en ambulance. Ce qui est quand même un paradoxe", insiste encore le docteur. À Fréjus-Saint-Raphaël justement, sur dix praticiens de l'association SOS Médecins, quatre ont changé d'activité à la fin de l'année. Et une seule recrue a été enregistrée pour l'heure.