Grand débat : plus de 2 millions de fautes d'orthographe recensées, soit une tous les 54 mots

Seulement 1,8% des mots comportent une erreur dans les contributions au "grand débat national".
Seulement 1,8% des mots comportent une erreur dans les contributions au "grand débat national". © VALERY HACHE / AFP
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G.D. , modifié à
Le site "Orthodidacte" a profité de la mise en ligne par l'État des 250.000 contributions qui ont alimenté le "grand débat national" pour réaliser un baromètre sur le niveau d'orthographe des Français. Et le résultat n'est pas si mauvais.

En ce qui concerne l'orthographe, les Français sont loin d'être des cancres. C'est la conclusion d'une étude menée par le site Orthodidacte, qui a passé au crible les 250.000 contributions de participants au "grand débat national" mises en ligne par l'État. Pas moins de 130 millions de mots ont été analysés, soit l'équivalent de 250 fois Les Misérables de Victor Hugo. Au total, 2,39 millions d'erreurs linguistiques ont été détectées. Cela signifie que seulement 1,8% des mots comportent une erreur. En moyenne, une faute s'est glissée tous les 54 mots, ce qui équivaut à toutes les cinq ou six phrases.

Les accents posent problème...

En y regardant de plus près, c'est l'orthographe lexicale (36% des erreurs) qui pose le plus de problèmes aux Français. Dans cette catégorie, 78% des fautes (680.000 mots) concernent les accents. L'accent aigu est le plus souvent oublié (460.000 erreurs), principalement lors de l'écriture des mots "État" (98.006 erreurs) et "Éducation" (24.049 erreurs), qui s'écrivent souvent avec une majuscule. Dans 19.000 cas, il y a bien un accent mais pas le bon. Les mots composés représentent par ailleurs un dixième des fautes d'orthographe lexicale. Dans ce domaine, 84% des erreurs relèvent de l'absence de trait d'union.

...comme les accords

Les fautes d'accord (36% des erreurs) sont, à peu de choses près, aussi fréquentes que les fautes d'orthographe lexicale. Si l'accord du participe passé est réputé comme étant une règle particulièrement difficile de la langue française, c'est l'accord autour du nom qui est en cause dans près de trois-quarts des cas (73%). Au total, 250.000 fautes ont été recensées dans l'accord de l'adjectif avec le nom auquel il se rapporte (exemple : "manière direct" au lieu de "manière directe"). L'accord entre le déterminant et le nom (exemple : "aux suffrage" au lieu de "aux suffrages") totalise quant à lui 175.000 erreurs.

Le participe passé peu utilisé

Et le fameux participe passé a été l'objet de 90.000 fautes "réparties équitablement entre les trois groupes de règles : emploi avec l'auxiliaire avoir, emploi avec l'auxiliaire être, emploi sans auxiliaire", explique l'étude. La faible proportion d'erreurs dans ce domaine est "certainement" due, selon Orthodidacte, "au format des réponses des contributeurs, donc aux questions posées" : "Les questions ouvertes ont reçu des réponses de type sujet-verbe-complément dans environ 45% des cas seulement."

Le baromètre relève en outre 59.000 erreurs de conjugaison entre l'infinitif et le participe passé ("é" et "er"). Enfin, l'accord sujet-verbe (exemple : "qu'ils fasse" au lieu de "qu'ils fassent") "est à l'origine de 70.000 erreurs".

Les homophones, à savoir des mots qui se prononcent de la même façon mais s'écrivent différemment (exemple : "voie" et "voix"), représentent la troisième grande catégorie des fautes relevées (13%). Ici, les fautes les plus fréquentes concernent également des accents. La confusion entre "a" et "à" a entraîné 140.000 fautes, et celle entre "des" et "dès" 35.000.