GP Explorer, concert de Beyoncé à Marseille, JO 2024… Est-ce légal de revendre des billets ?

La revente illégale de places de concerts, spectacles ou évènements sportifs se multiplie ces dernières années.
La revente illégale de places de concerts, spectacles ou évènements sportifs se multiplie ces dernières années. © Anna KURTH / AFP
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Ophélie Artaud / Crédit photo : Anna KURTH / AFP
En quelques clics sur des plateformes de revente ou des sites spécialisés, il est possible de revendre ou d'acheter des places de concerts, d'évènements sportifs ou de spectacles. Mais entre les risques d'arnaques et les prix exorbitants auxquels sont parfois revendus les billets, cette pratique est-elle légale ? Et comment acheter sans tomber dans les pièges ?

C'est un business qui semble prendre de l'ampleur. Celui de la revente de places de concerts, de spectacles ou encore d'évènements sportifs, souvent à des tarifs bien supérieurs au prix initial. Car certains n'hésitent pas à acheter plusieurs billets d'un évènement très attendu pour les revendre parfois plus de 10 fois plus cher sur des sites de revente spécialisés ou des plateformes de seconde main comme Leboncoin ou Ebay.

Des prix multipliés par 10, voire 12

Récemment, le GP Explorer - ce Grand Prix de Formule 4 organisé par le premier Youtubeur de France, Squeezie -  en a fait les frais. Les 60.000 places disponibles pour assister à l'évènement, qui aura lieu le 9 septembre prochain au Mans, sur le circuit Bugatti, se sont vendues en moins de 30 minutes. Quelques heures plus tard, des dizaines de places étaient déjà à la revente sur différentes plateformes, notamment Leboncoin, à des prix totalement exorbitants : alors que la place initiale était à 48 euros, certains les revendaient jusqu'à 600 euros.

Rapidement, Squeezie a d'ailleurs pris la parole pour alerter sur le sujet : "N'allez pas acheter des places sur Leboncoin, les places sont nominatives, c'est de l'arnaque !", a prévenu le Youtubeur. Face aux nombres de places mises à la revente, la plateforme Leboncoin a décidé de bloquer toutes les annonces relatives au GP Explorer. 

De la même manière, les places du concert de Beyoncé à Marseille le 11 juin prochain, celles de matchs de foot ou des billets des Jeux Olympiques 2024 se revendent à prix d'or, et souvent de manière illégale. Mais alors, quelles sont les règles à suivre pour revendre un billet ?

Les règles à suivre pour revendre un billet

En théorie, en cas d'imprévu, la revente d'une place de match, de concert ou de spectacle n'est pas forcément interdite, mais doit répondre à plusieurs critères, comme le détaille la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Tout d'abord, si la revente de billets est "habituelle", elle est interdite sauf si l'organisateur a donné son accord.

Si l'évènement a obtenu une subvention publique de l'État, d'une mairie, un département ou une région, il est possible de revendre la place, "à condition que le prix du billet ne soit pas supérieur à celui affiché".

Pour revendre un billet sans tomber dans l'illégalité, la première chose à faire est de vérifier que l'organisateur n'a pas instauré un système de revente interne pour que d'autres spectateurs puissent racheter la place, souvent au prix initial. Une telle plateforme devrait d'ailleurs être mise en place pour le GP Explorer, ont annoncé les organisateurs. Quoi qu'il en soit, faire une plus-value sur le prix du billet est interdit et la revente illégale de billet est passible d'une amende de 15.000 euros.

Et pour les acheteurs ?

Du côté des acheteurs, plusieurs risques existent : payer un billet bien plus cher que son prix initial, ne jamais recevoir sa place ou en obtenir une falsifiée. Pour éviter de se faire avoir, le plus sûr est de passer par des systèmes de revente officiels. Pour ceux qui souhaiteraient tout de même prendre le risque d'acheter sur une plateforme de revente, il faut vérifier que le site est fiable et que le paiement est sécurisé. Aussi, il vaut mieux se tourner vers des billets format papier plutôt que des tickets électroniques, plus faciles à reproduire, et privilégier l'échange en main propre.

Mais une fois de plus, le risque zéro n'existe pas. Le plus prudent reste donc d'acheter en billetterie officielle... ou de passer son tour.