"Gilets jaunes" : quatorze blessés par la police portent plainte à Toulouse

467 signalements ont été déposés auprès de l'IGPN depuis le début du mouvement des "gilets jaunes".
467 signalements ont été déposés auprès de l'IGPN depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". © Pascal PAVANI / AFP
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avec AFP
Ces "gilets jaunes" ont lancé un "appel des blessé.e.s de Toulouse" pour dénoncer les violences policières lors des manifestations.

Quatorze personnes blessées par la police lors de manifestations de "gilets jaunes" ont déposé plainte lundi auprès du parquet de Toulouse, et lancé avec d'autres signataires un "appel des blessé.e.s de Toulouse" pour dénoncer les violences policières.

"Une répression policière et judiciaire sans précédent". "Le mouvement des 'gilets jaunes' a donné lieu à une répression policière et judiciaire sans précédent", a dénoncé Claire Dujardin, l'avocate de nombreux blessés, lors d'une conférence de presse. 

Crâne fracturé, mâchoire et dents cassées, oeil perdu… : une dizaine d'entre eux étaient présents pour témoigner de leur cas, dénonçant tous des violences policières "arbitraires" et "abusives". Au total, leur appel recueillait lundi 31 signatures de personnes blessées à Toulouse, une ville en pointe dans la mobilisation.

Benoît, un artisan ébéniste de 29 ans, a raconté avoir été plongé plusieurs jours dans le coma, victime d'un tir de LBD 40 le 1er décembre, qui lui a causé de multiples fractures au crâne et un œdème au cerveau. Yann, 39 ans, a affirmé avoir été "tabassé à coup de matraque" le 19 janvier lors d'une manifestation nocturne. "J'ai perdu connaissance et me suis réveillé dans une mare de sang", la mâchoire fracturée et onze dents cassées, dit-il. Et de s'insurger : "On a été agressés alors qu'on ne représentait aucune menace, et laissés gisant à terre jusqu'à l'arrivée des secours".

"On a été tabassés pour rien". "Si on est en liberté, c'est qu'on est innocents. On a été tabassés pour rien", soutient Michael, 37 ans, frappé "à coup de pieds et matraqué". "Aucun des blessés n'a été poursuivi ou condamné. Beaucoup d'entre eux n'ont même pas été interpellés, et ceux qui l'ont été ont été rapidement relâchés", a aussi relevé Me Dujardin.

Depuis le début du mouvement le 17 novembre, il y a eu "467 signalements à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), près de 200 personnes blessées à la tête, 21 personnes éborgnées et cinq dont la main a été arrachée", a affirmé l'avocate, reprenant les signalements donnés par le journaliste indépendant David Dufresne.

Des chiffres officiels antérieurs chiffraient à la mi-janvier à 243 les signalements alors faits auprès de l'IGPN.