"Gilets jaunes" : prison avec sursis pour avoir menacé un député LREM de "guillotine"

L'homme avait déjà été condamné par la justice à deux reprises (photo d'illustration).
L'homme avait déjà été condamné par la justice à deux reprises (photo d'illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
"Pour lui, c'était un propos général (...), sauf que dans ce contexte particulier, les mots ont un sens", a souligné le procureur Emmanuel Dupic. 

Un homme a été condamné jeudi à quatre mois de prison avec sursis à Vesoul pour avoir menacé à deux reprises de "guillotine" un député LREM lors d'une discussion houleuse avec des "gilets jaunes", a-t-on appris auprès du parquet.

"Pour lui, c'était un propos général". Placé en garde à vue mercredi, l'homme, un ouvrier âgé de 51 ans, a été déféré jeudi matin dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité et a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, a indiqué à l'AFP le procureur, Emmanuel Dupic. "C'est un signal fort qu'on a souhaité adresser parce que nous avons la crainte que des personnes fragiles pourraient s'en prendre physiquement à des représentants de la Nation, quels qu'ils soient", a commenté Emmanuel Dupic.

Une discussion houleuse s'était engagée en décembre entre un groupe d'une trentaine de "gilets jaunes" et le député LREM Christophe Lejeune, venu chercher à la préfecture de Vesoul des cahiers de doléances. Au cours de l'échange, qui a été filmé et publié sur le site du quotidien L'Est républicain, un homme avait prononcé à deux reprises le mot "guillotine". "Pour lui, c'était un propos général avec les 'Macron démission' (qui ont aussi été lancés à ce moment-là, NDLR), sauf que dans ce contexte particulier, les mots ont un sens", a souligné Emmanuel Dupic.

Des faits "terriblement choquants". Selon le procureur, le suspect "a pris conscience lors de sa garde à vue" de la portée de ses propos. Le député LREM de la deuxième circonscription de Haute-Saône, qualifiant les faits de "terriblement choquants", avait déposé plainte fin décembre. Quelques temps auparavant, il avait été bloqué à son domicile par des "gilets jaunes" qui avaient posé des colliers de serrage sur les portes.

L'ouvrier avait lui déjà été condamné à deux reprises, dont une fois en 2006 pour menace de mort.