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Marion Dubreuil, édité par Pauline Rouquette
Dix personnes sont jugées à partir de lundi pour la dégradation de l’Arc de Triomphe en marge d'une manifestation des gilets jaunes le 1er décembre 2018. Les principaux responsables n’ont cependant jamais été retrouvés. Pour l'avocat de l'association "Halte au pillage du patrimoine", l'enjeu est avant tout "symbolique".

Les images avaient provoqué une onde de choc. Le procès de "gilets jaunes", accusés de dégradations et de vols sur et dans l'Arc de Triomphe en marge d'une manifestation, le 1er décembre 2018, s'ouvre lundi. Ce sont toutefois des petits poissons qui comparaîtront devant le tribunal correction de Paris, les principaux auteurs des faits n'ayant pas été identifiés au terme de près de deux ans d'investigation.

Dégradations aggravées et vols par effraction

Une porte attaquée à coups d'extincteur, des vitrines pulvérisées, un buste de Marianne vandalisé, des cartes postales et objets souvenirs volés... Les prévenus, pour la plupart de jeunes majeurs connus des services de police, seront jugés pour des dégradations aggravées et des vols par effraction. "Il fallait des coupables, absolument", déplore une avocate de la défense. Certains prévenus encourent jusqu'à dix ans de prison pour recel de vol aggravé. 

"Le procès d'un saccage"

De son côté, Me Jean-Philippe Morel, l'avocat de l'association "Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique", partie civile, se félicite malgré tout d'avoir des responsables de ces scènes d'insurrection, dramatiques pour l'image de la France. "C'est le procès d'un saccage puisque l'Arc de triomphe, qui est un bâtiment plus que bicentenaire, a connu, le 1er décembre 2018, les pires heures de son histoire. Même la Commune de Paris ne s'est pas attaquée à l'Arc de triomphe", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "Ce ne sont peut-être pas des instigateurs, mais des participants actifs au saccage qui seront jugés".

Pour Me Jean-Philippe Morel, plus que la sévérité, c'est la réponse judiciaire qui importe. "L'enjeu est symbolique", dit-il.  "Il y a eu un émoi national, voire international. La France a donné la pire image d'elle-même ce jour-là. Il faut maintenant apaiser, réparer et que les casseurs soient reconnus coupables et responsables des atteintes majeures à ce beau bâtiment qui incarne l'histoire de France". Son association, seule partie civile au procès, ne réclamera qu'un euro, symbolique, de dommages et intérêt.