"Gilets jaunes" - Laurianne Rossi, députée LREM : "Nous avons des Français qui poussent un cri, il faut l'entendre"

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Aurélie Dupuy , modifié à
La députée de la majorité présidentielle souhaite poursuivre le cap du gouvernement, en faisant preuve de pédagogie. Elle condamne par contre toute violence ou menace.
INTERVIEW

Après une semaine de blocage, les "gilets jaunes" avaient prévu un grand rassemblement ce samedi à Paris. Ils ont notamment manifesté sur les Champs-Elysées, qui ont été le théâtre d'incidents avec les forces de l'ordre. Laurianne Rossi, députée LREM des Hauts-de-Seine, était l'invitée du Grand Journal de Philippe Vandel pour faire le point sur cette journée de mobilisation.

Violences "intolérables". La députée a passé sa matinée en circonscription avant de regarder ce que donnait la manifestation annoncée dans la capitale. "J'ai suivi avec tristesse et colère les scènes qui se sont déroulées à Paris (...) Mais je sais aussi que les "gilets jaunes", ça n'est pas que ça", annonce la députée. 81.000 "gilets jaunes étaient recensés à 15 h dans toute la France dont 8.000 à Paris. Ils étaient 244.000 une semaine plus tôt. Le mouvement était donc moins suivi mais l'opinion leur est de plus en plus favorable. 80% des Français les soutiennent aujourd'hui contre 74% il y a sept jours. "Nous avons des Français qui aujourd'hui poussent un cri, il faut l'entendre. Ce qui est intolérable en revanche, ce sont les violences auxquelles nous avons assisté. Ce n'est pas supportable dans notre État de de droit, dans notre République." Plusieurs élus ont par ailleurs été personnellement menacés, rappelle-t-elle, à l'instar de Mireille Robert.

"J'invite tout élu de la République à déposer plainte quand il est victime de menaces", poursuit Laurianne Rossi. " Nous avons des groupuscules d'extrême droite, d'extrême gauche qui ont infiltré ce mouvement de colère, qui encore une fois est légitime. Je redis que le dialogue est possible et qu'il est engagé", insiste l'élue. "Nous sommes sur le terrain, nous ne sommes pas coupés des réalités", assure-t-elle.

Entendu sur europe1 :
Il faut davantage expliquer ce que nous faisons et surtout accompagner et accélérer certaines mesures

"Poursuivre cette trajectoire". Elle souhaite se montrer pédagogue : "La hausse du prix du carburant est due à 70% à l'envolée des prix du baril et pour 30% à la trajectoire carbone que nous nous sommes fixés. C'est l'élément déclencheur d'une colère bien plus profonde. Cette colère fait resurgir trois décennies d'un sentiment de déclassement, d'abandon des territoires. C'est le sentiment de payer toujours plus mais d'avoir de moins en moins de services publics", reconnaît-elle, avant de réaffirmer son soutien à la politique du gouvernement : "Cette transition écologique est appelée de tous les Français. Il faut poursuivre cette trajectoire, ne pas dévier du cap mais il faut davantage expliquer ce que nous faisons et surtout accompagner et accélérer certaines mesures de manière à ce que les résultats soient visibles le plus rapidement possible."