"Gilets jaunes" : Éric Drouet interpellé mercredi à Paris en marge d’un rassemblement

Eric Drouet
Eric Drouet a déjà été arrêté en marge d'une manifestation de "gilets jaunes". © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec le service Police-Justice , modifié à
Porte-parole des "gilets jaunes", Éric Drouet a été placé en garde à vue mercredi soir à Paris alors qu’il participait à une cérémonie d’hommage aux victimes blessées et tuées en marge du mouvement de contestation.

Figure médiatique du mouvement des "gilets jaunes", Éric Drouet a été interpellé mercredi soir à Paris et placé en garde à vue, pour "organisation d'une manifestation sans déclaration préalable", a appris Europe 1 auprès du parquet de Paris. 

Environ 70 personnes présentes. Réuni avec environ 70 personnes place de la Concorde, Éric Drouet participait à une "cérémonie" pour rendre hommage aux manifestants blessés et aux personnes décédées en marge du mouvement des "gilets jaunes", avait-il expliqué dans un Facebook live dans l'après-midi.

Des bougies ont ainsi été déposées sur la place, par des personnes qui ne portaient pas de gilets jaunes. Selon une source policière citée par l'AFP, Éric Drouet a été arrêté alors qu'il se dirigeait vers les Champs-Élysées où il avait appelé d'autres sympathisants à se rassembler pour choquer l'opinion publique.

"On s'est rassemblé, simplement, sans gilets jaunes afin de boire un café, de discuter", explique Emilie au micro d'Europe 1. "Plusieurs groupes se sont fait encercler par les forces de l'ordre et ont été arrêtés. C'est un délit de faciès au final, les 'gilets jaunes' ont une tête particulier ? Ou est-ce qu'à partir du moment où on se regroupe à un peu plus de 20 personnes, c'est soupçonneux ? Je suis sonnée par ce que je viens de voir." Pour les forces de l'ordre, il y avait une volonté de ne pas se faire repérer pour manifester sans autorisation, un délit passible de six mois de prison et 7.500 euros d'amende.

Déjà interpellé pour port d'arme prohibé. Déjà arrêté le 22 décembre en marge d’une manifestation de "gilets jaunes", pour port d’arme prohibé de catégorie D (un bâton) et participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations, Éric Drouet doit être jugé pour ces faits le 5 juin prochain. Son action de mercredi a été vécue par l'exécutif comme une provocation.

De son côté, l'avocat du gardé à vue dénonce une interpellation injustifiée et la pratique d'un autre pays et d'un autre temps. Quant à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise qui avait déjà fait par de sa fascination pour Eric Drouet, il a dénoncé sur Twitter un abus de pouvoir et une police politique. "Libérez Eric Drouet. Fichez la paix aux porte-voix du peuple."

Une interpellation qui pourrait encore agacer les "gilets jaunes" qui comptent poursuivre le mouvement.