"Il faut maintenant dire que lorsqu'on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire". Cette phrase signée Emmanuel Macron à l'adresse des « gilets jaunes » n'est pas passée inaperçue. Mardi, devant 150 maires du grand Est à l'Elysée, le président de la République n'a pas hésité à s'élever contre ce qu'il a appelé "la démocratie de l'émeute". Des mots qui ne sont pas choisis au hasard bien entendu. Mais sur le papier, quel bilan peut-on dresser des derniers week-ends de mobilisation P?
Seulement quelques pavés arrachés place du Trocadéro. A Paris, Toulouse, Bordeaux et Marseille, les villes où les "gilets jaunes" manifestent depuis le début, tous les indicateurs sont à la baisse. Dans la capitale, plus de 1.000 personnes avaient été interpellées le 8 décembre, au plus fort du mouvement, et 300 vitrines brisées. Samedi dernier, la police n'a constaté que quelques pavés arrachés place du Trocadéro et n'a procédé qu'à 33 interpellations.
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Beaucoup moins de casse à Toulouse également : quelques tags sur les murs du Tribunal de grande instance, 3 blessés, 5 manifestants interpellés contre 60 encore il y a près d'un mois. Les dégradations sur les autoroutes sont aussi en nette baisse : plus aucun péage n’a été incendié, 200 sites Vinci étaient occupés par les "gilets jaunes" en novembre et décembre, il n'en reste qu'une quinzaine aujourd'hui.
Si on n'en reste à ce bilan de long terme, la phrase d'Emmanuel Macron peut paraître excessive. En revanche, lorsqu'elle a été prononcée, mardi, nous étions trois jours après la manifestation à Clermont-Ferrand, où c'est vrai il y eu de la casse, comme dans toutes ces villes moyennes - Saint Etienne, Bourges… - choisies samedi après samedi comme épicentre des rassemblements.