L'ESSENTIEL - "Gilets jaunes" : une participation en baisse avec 39.300 manifestants en France

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A Paris, des manifestants se sont regroupés à Denfert-Rochereau en fin de journée d'où ils se sont dispersés.
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avec AFP , modifié à
Les "gilets jaunes" ont manifesté à Paris et en région samedi, alors que le mouvement a connu un regain de mobilisation la semaine dernière.

Le regain de mobilisation va-t-il se confirmer ? Samedi, de nouvelles manifestations de "gilets jaunes" étaient prévues à Paris et en région pour l'"acte 16" de la mobilisation, une semaine après une hausse du nombre de contestataires descendus dans la rue : 46.600 manifestants pour l'"acte 15" dans toute la France, contre 41.500 le 16 février. Samedi, le ministère de l'Intérieur a recensé 39.300 manifestants sur tout le territoire, dont 4.000 à Paris. 

Les infos à retenir :

  • Selon le ministère de l'Intérieur, 39.300 manifestants ont été recensés en France samedi, dont 4.000 à Paris
  • Les contestataires ont également ciblé Lille, pour un rassemblement "régional et international"
  • Des échauffourées ont éclaté à Nantes, Lyon et Toulouse dans l'après-midi. Les manifestants se dispersent à Bordeaux

À Paris, les manifestants se dispersent dans le calme à Denfert-Rochereau

Une mobilisation autour de l'Arc de triomphe. Comme pour les samedis précédents, plusieurs messages postés en amont sur les groupes Facebook ont appelé à ne pas déclarer les manifestations. Les organisateurs des pages "Gilets jaunes acte 16 : Insurrection" et "Acte 16 On Engloutie Paris" voulaient notamment "bloquer la place de l'Étoile le plus longtemps possible" du côté de l'ouest parisien. Sur les principaux groupes, environ 10.000 personnes se sont au total déclarées intéressées par ces manifestations dans la capitale.

Peu après dix heures, des "gilets jaunes" munis de banderoles, réclamant notamment l'instauration du référendum d'initiative citoyenne, ont commencé à se réunir en haut des Champs-Élysées, bloquant même quelques instants la circulation. 

Le mouvement en perte de vitesse. Le cortège, constitué de 300 à 400 "gilets jaunes", s'est mis en marche sous haute protection policière vers Denfert-Rochereau, dans le 14ème arrondissement, peu après 12h30. Par mesure de sécurité, cinq stations de métro ont été fermées à partir de 9 heures samedi sur la rive droite. Dans la foule, plusieurs manifestants ont reconnu que les "gilets jaunes" étaient moins nombreux que lors de précédents samedis, tout en jugeant que la journée-clé serait celle du 16 mars, qui coïncide avec la fin du "grand débat national" et les quatre mois de cette fronde populaire inédite. 

Dans l'après-midi, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau sur les Champs-Élysées pour disperser les manifestants. Depuis plusieurs minutes, des "gilets jaunes" sont regroupés au niveau de l'Arc de Triomphe. Vers 18h, Place Denfert-Rochereau, où ils étaient regroupés depuis plus d'une heure, les manifestants se sont dispersés dans le calme, selon BFMTV.

Une manifestation "régionale et internationale" à Lille...

C'est sans doute la particularité de cet "acte 16" : de nombreux "gilets jaunes" ont appelé à rallier massivement Lille pour un rassemblement "régional et international" avec des contestataires d'autres pays, comme la Belgique ou les Pays-Bas. Quelque 1.700 personnes s'étaient dites intéressées par cette manifestation sur la page Facebook "LILLE - ACTE XVI : Manifestation régionale et internationale".

Vers 15h30, les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes. Des Mariannes, seins nus, veste rouge, scotch sur la bouche ont aussi fait leur apparition, captant l'attention de nombreux médias. 

... Et des incidents à Lyon, Nantes, Toulouse ou Alès

Des affrontements à Nantes. Des échauffourées ont éclaté dès le début de la manifestation des "gilets jaunes" à Nantes, lieu choisi ce samedi pour la manifestation régionale, selon la préfecture. Vers 14h, le cortège, formé d'un millier de manifestants qui ne portaient pas tous le gilet jaune, a souhaité passer par des petites rues, mais les forces de l'ordre en ont empêché les protestataires. Après des sommations d'usage, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes.

La gare SNCF brièvement investie par des manifestants à Bordeaux. Une centaine de personnes ont également manifesté à Saint-Paul, sur l’île de La Réunion, remontant la Chaussée Royale, indique franceinfo. "Gilets Jaunes en colère, Stop aux taxes et à la vie chère !!!", pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège. À Bordeaux, où quelques milliers de "gilets jaunes" ont marché dans l'après-midi dans le calme, des manifestants ont brièvement investi la gare SNCF. 

À Lyon, environ 2.000 personnes ont participé sont descendues dans les rues, annoncée comme régionale par les organisateurs et qui a donné lieu à quelques échauffourées avec les forces de l'ordre. Parti du Palais de justice dans le 5ème arrondissement, le cortège a grossi le long du parcours, déclaré en préfecture et respecté. Après quelques premiers échanges de projectiles entre militants radicaux et forces de l'ordre, la situation s'est tendue aux abords de la place Bellecour, en plein centre-ville, quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour accéder à une artère commerçante.

À Toulouse aussi, après des heures de défilé dans le calme, des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, comme lors de toutes les précédentes manifestations. Sur le grand boulevard longeant le centre historique, les forces de l'ordre ont mobilisé un canon à eau, après de premières salves de bombes lacrymogènes, pour disperser les manifestants. Certains les bombardaient de divers projectiles. À Alès aussi, des heurts qui ont éclaté en fin de manifestation.