Garde d'enfants : l'Assemblée vote la hausse de l'aide pour les familles monoparentales

L'Assemblée nationale a voté la hausse de l'aide pour les familles monoparentales.
L'Assemblée nationale a voté la hausse de l'aide pour les familles monoparentales. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
La mesure doit favoriser 53% des familles monoparentales déjà bénéficiaires de cette aide, soit potentiellement près de 44.000 familles.

L'Assemblée nationale a voté vendredi, à main levée, l'augmentation de 30% de l'aide à la garde d'enfants pour les familles monoparentales, inscrite dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2018. Le plafond du complément libre choix du mode de garde (CMG), versé aux parents qui recourent à un mode d'accueil individuel pour la garde de leur enfant de moins de six ans, sera revalorisé de 30% au 1er octobre 2018 pour ces familles, prévoit l'article 25 du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Gain moyen de 70 euros par mois. Cette mesure doit favoriser 53% des familles monoparentales déjà bénéficiaires de cette aide, soit potentiellement près de 44.000 familles, pour un gain mensuel moyen de 70 euros par enfant gardé, a précisé le rapporteur général Olivier Véran (LREM, ex-PS). Et cela aidera des parents isolés, à commencer par "des femmes en situation de précarité", à reprendre un emploi ou mieux concilier vies familiale et professionnelle, voire contribuera à faire reculer la pauvreté chez les enfants, selon plusieurs députés LREM, dont Martine Wonner.

"Un symbole parfait". Ajoutée à la hausse de l'allocation adulte handicapé, du minimum vieillesse ou à la baisse de cotisations salariales, cette mesure est "un symbole parfait, pour qui en douterait encore, d'un budget 2018 qui a fait le choix de la justice sociale et des plus démunis", a ainsi vanté le "marcheur" Adrien Taquet. Dans un hémicycle très dégarni au quatrième jour d'examen du projet de budget de la Sécu, le vote de la mesure a été salué par des applaudissements dans le groupe majoritaire. Les Républicains, "inquiets" globalement sur l'avenir de la politique familiale, ont regretté que la mesure "se focalise sur les familles monoparentales". "Il y a des gens en couple qui rencontrent aussi des difficultés financières", a plaidé Patrick Hetzel.

Buzyn défend "un choix assumé". Parlant d'un "modeste coup de pouce", Emmanuelle Ménard, élue avec le soutien du FN, a aussi critiqué le fait que "les familles avec deux parents n'en verront pas la couleur" et que "les classes moyennes, encore une fois sacrifiées, repasseront". La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a défendu un "choix assumé" pour répondre à une "urgence" vu que "les familles monoparentales subissent le plus la pauvreté et ont un taux de chômage plus de deux fois supérieur à la population française" en moyenne. Le communiste Sébastien Jumel a jugé que cette mesure, "prise isolément, va dans le bon sens", mais "on verra ce que la main gauche reprend à ce que la main droite (bien droite) a donné". Cet ancien maire de Dieppe, en Seine-Maritime, s'est notamment inquiété de "la baisse des crédits de la politique de la ville pour des associations de soutien aux familles monoparentales".