Les parieurs du PMU ont en moyenne entre 50 et 55 ans dans les points de vente, et 10 ans de moins sur internet. 2:38
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Laetitia Drevet , modifié à
Touché par la fermeture des bars pour cause de coronavirus, le PMU parvient toutefois à dégager un chiffre d'affaire satisfaisant grâce à la récente conversion des turfistes aux paris en ligne. Invité d'Europe 1 jeudi, son directeur général raconte l'institution française des paris hippiques en quelques chiffres. 
INTERVIEW

Le PMU soufflera cette année ses 91 bougies. Né en avril 1930, le Pari mutuel urbain est le seul organisme en France à être autorisé à organiser des paris hippiques - en physique du moins, car il existe désormais plusieurs autres plateformes en ligne. Avec l'arrêt des courses au printemps 2020, le PMU a été touché de plein fouet par la première vague de coronavirus. Il dégage aujourd'hui seulement 80% de son chiffre d'affaire habituel. "Compte tenu du contexte sanitaire, c'est pas mal", relativise son directeur général Cyril Linette, invité d'Europe 1 jeudi. Tour d'horizon d'une machine bientôt centenaire qui a su s'adapter au temps et aux crises. 

90% des paris se prennent normalement dans les points de vente

Bars, tabacs, marchands de presse… Il existe environ 13.500 de points de vente PMU à travers la France. Malgré internet et l'apparition des paris en ligne, ils restent privilégiés par les turfeurs, les adeptes de paris hippiques. "90% des paris sont habituellement pris dans les points de vente du réseau", précise Cyril Linette. La crise sanitaire a toutefois fait évoluer la tendance et augmenté le nombre de paris en ligne. Il faut dire que 25% des points de vente - soit 3.500 bars et restaurants, qui représentent 40% du chiffre d’affaires théorique - sont actuellement fermés pour cause de restrictions sanitaires. 

D'après lui, la crise sanitaire ne changera toutefois pas les habitudes tenaces des parieurs du PMU. "L'usage d'internet va continuer à de développer, c'est sûr. Mais les parieurs reviendront le dimanche matin dans les bistrots pour le quinté du dimanche après-midi."

Les parieurs ont en moyenne entre 50 et 55 ans

"Le PMU représente lien social crucial", rappelle Cyril Linette. Les parieurs apprécient de jouer en communauté, de se réunir pour l'occasion. "Dans les points de vente, le profil type a entre 50 et 55 ans. Il y a beaucoup d'habitués", dit-il. Sur Internet, les parieurs ont en moyenne une dizaine d'années de moins. 

Mais avec la crise sanitaire et faute de comptoir auquel s'accouder, de nombreux adeptes se sont rabattus sur le site. Celui-ci a également séduit des "dizaines de milliers de nouveaux clients" au cours des derniers mois, explique le DG. Selon lui, 80% des actuels parieurs virtuels étaient déjà clients du PMU, les 20% restants sont des nouvelles recrues.

Un pari moyen de 10 euros 

Les turfeurs ne parient pas contre la cote, mais en pari mutuel. Le PMU prélève 25% des gains finaux et le reste est divisé entre les parieurs ayant trouvé la bonne combinaison. "Si un seul parieur la trouve, il gagne tout ou presque. Si tout le monde l'a trouvée, le gain est divisé."

Dans les points de vente comme en ligne, le pari moyen au PMU est de 10 euros. "Le dernier gros gain sur un quinté était de 800.000 euros, il y a quelques semaines. Sinon, avec une bonne combinaison, on peut souvent gagner entre 30.000 et 50.000 euros avec un quinté." Si les gains peuvent paraitre moins faramineux que ceux de la Française des jeux par exemple, les amateurs du PMU continuent à être séduits par son aspect plus réflexif, moins hasardeux.