Des familles endeuillées ont manifesté ce lundi dans la cité du Castellas à Marseille. 1:03
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Stephane Burgatt (correspondant à Marseille)
Des familles endeuillées par des règlements de comptes ont manifesté lundi à la cité du Castellas au lendemain de fusillades qui ont provoqué la mort de trois jeunes. Tous expriment leur peur et désarroi face à une situation qui s'empire.

À Marseille, la violence du trafic de drogue tue toujours. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l’envoi d’effectifs supplémentaires dans la ville, afin de renforcer l’action des forces de l’ordre après une triple fusillade survenue ce dimanche. La violence de la drogue gangrène la cité du Castellas dans les quartiers Nord de Marseille. Des familles endeuillées se sont rassemblées lundi.

"Faire grandir ma fille dans ce coin-là, ça ne me rassure pas" 

C'est une cité qui ne porte pas au premier regard les stigmates de la violence. Une réfection des façades est en cours. Il n'y a pas de grandes tours, mais de petits bâtiments et quelques commerces. Pourtant, selon une mère de famille, les apparences sont trompeuses : "J'ai 35 ans, je suis né ici. Ça n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu. J'ai grandi dans un quartier où les gens se respectaient et c'est devenu autre chose".

"La situation est catastrophique, c'est la guerre. On sort, on est capable d'entendre des coups de feu ou peut-être de recevoir une balle alors qu'on a acheté le pain ou qu'on va chercher nos enfants à l'école. On ne se sent pas en sécurité. Faire grandir ma fille dans ce coin-là, ça ne me rassure pas. J'ai envie de déménager", poursuit-elle.

Une jeunesse qui dépérit 

Pour d'autres, après ce déferlement de violence, la peur laisse maintenant place à l'indignation. "C'est énervant de voir autant de jeunes mourir comme ça pour rien parce que je pense qu'ils ne savent même pas pourquoi ils sont morts. Ce sont des choses qui les dépassent. C'est horrible. Il faut réagir parce que toute une jeunesse qui est en train de mourir pour rien".

Les habitants se disent désemparés. Une travailleuse sociale résume ainsi la situation : "Je ne dis pas que les pouvoirs publics n'ont rien fait, mais tout ce qui a été fait a échoué."