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Elise Denjean, édité par Laura Laplaud , modifié à
Un décret, issu de la loi-antigaspillage votée début 2020, paraît mardi. Il prévoit la fin des emballages plastiques pour les fruits et légumes au 1er janvier 2022. Une mesure phare contre les déchets plastiques même si certains produits risquant d'être dégradés lors de la vente en vrac, seront exemptés jusqu'en 2026.

Des pommes en barquette, des bananes sous cellophane ou des poivrons dans un sachet plastique, les exemples de suremballage dans les rayons des supermarchés ne manquent pas. C'est donc une information qui pourrait bien changer la manière dont vous allez faire vos courses dès l'année prochaine : à partir du 1er janvier 2022, certains fruits et les légumes ne seront plus emballés dans du plastique. Le décret, issu de la loi anti-gaspillage votée en début d'année dernière, paraît mardi. Mais pour les producteurs et les distributeurs, cela demande une bonne dose d'adaptation. 

Des exceptions jusqu'en 2026

Le remplacement du plastique s'échelonnera jusqu'en 2026 car il faut trouver les bonnes alternatives pour chaque produit, notamment pour les plus fragiles comme les framboises. Selon Jacques Rouchaussé, président des Producteurs de légumes de France, la filière dans son ensemble n'était pas prête avant 2025. "Je pense qu'on a mis la charrue avant les bœufs", affirme-t-il. "On veut toujours être les premiers de la classe mais ça va être un vrai casse-tête et ça va pénaliser nos entreprises françaises."

À partir de l'année prochaine, il sera donc par exemple interdit d'emballer les poireaux, courgettes, aubergines, concombres, poivrons. Pas de plastique non plus pour les tomates rondes, les oignons, les navets, les courges, les radis. Côté fruits, les pommes, poires, bananes, oranges, clémentines, kiwis, citrons, pamplemousses ne seront plus sous plastique. Seules exceptions, afin de laisser du temps aux producteurs pour trouver des alternatives aux emballages plastiques, les lots de 1,5 kilos ou plus, et les fruits et légumes qui risquent d'être dégradés lors de la vente en vrac pourront rester sous emballage plastique pour le moment.

Un délai de six mois pour se mettre en règle

L'application de cette mesure phare pour lutter contre les déchets plastiques va aussi avoir un impact sur le travail des distributeurs. Il va notamment falloir trouver une solution pour différencier le bio du non-bio sans emballage plastique. Dans ce cas, le carton n'est pas forcément la bonne solution assure Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. "On rend les produits moins visibles et donc moins attractifs. Donc le risque est que le niveau de ventes baisse à court terme parce qu'on verra tout simplement moins les produits." Les producteurs comme les distributeurs bénéficieront d'un délai de six mois pour se mettre en règle et écouler leurs stocks d'emballages.