gendarmerie 1:27
  • Copié
Gwladys Laffitte, édité par Solène Leroux , modifié à
Depuis le début de la crise sanitaire, les enquêteurs spécialisés de l’OCLTI, l'Office central de lutte contre le travail illégal, ont été saisis d’un nombre record d’affaires concernant des fraudes sociales. De zéro en 2019, ils sont passés à 13 saisines en deux ans. La majorité de leurs affaires concernent les escroqueries au chômage partiel.
INFO EUROPE 1

La fraude au chômage partiel, ces entreprises, souvent fausses, qui détournaient les aides de l’État durant le Covid-19... Elles ont coûté cher à l’État, officiellement 225 millions d’euros selon le dernier chiffre disponible en février 2021, dont la moitié aurait pu être récupérée par les autorités. En tout cas, le nombre d’affaires concernant des fraudes sociales a explosé pour les gendarmes spécialisés. Preuve en est ce chiffre qu’Europe 1 vous révèle : les gendarmes spécialisés de l’OCLTI, l'Office central de lutte contre le travail illégal, ont été saisis de 13 affaires de fraude sociale en deux ans, alors qu’ils n’en avaient aucune en 2019.

Un réseau criminel franco-israélien démantelé

La quarantaine d’enquêteurs spécialisés, conjointement avec les gendarmes de la section de recherche de Toulouse, a par exemple démantelé un réseau qui, à lui tout seul, a commis plus de 3.800 escroqueries, sur 7.000 signalements traités par l’Office, causant au total 12 millions d’euros de préjudice à l’État.

"On est sur un réseau franco-israélien plutôt habitué à des typologies d’escroqueries de fraude à la TVA et autres types d’escroqueries de grande ampleur", explique le colonel Dominique Lambert, chef de l’OCLTI. Selon lui, "les escrocs ayant vu une opportunité très intéressante se sont montrés très réactifs".

Un profit global difficile à chiffrer

Mais les escrocs ne sont pas tous de grands criminels structurés en réseau. Il est donc difficile de chiffrer réellement le profit de tous les fraudeurs, décrypte le colonel Lambert. "Vous avez une espèce de ruissellement frauduleux qui, aujourd’hui, reste assez difficile à comptabiliser, sachant que pour une partie les sommes ont été versées, certaines sommes ont pu être récupérées", explique-t-il. "Et pour une autre partie, on parle plutôt de préjudice évité. Les organismes anti-fraude ont pu anticiper sur certaines déclarations suspectes et suspendre le versement des sommes."

Au cours d’affaires de fraude sociale et de travail illégal, l’OCLTI a saisi, en deux ans, 19 millions d’euros d’avoirs criminels.