François Hollande "reconnaît la responsabilité des gouvernements français dans l'abandon des Harkis"

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François Hollande a reconnu la responsabilité de la France © Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
"La France a trahi sa promesse et tourné le dos à des familles", a déclaré le président de la République lors d'un discours rendant hommage aux Harkis.

Ce dimanche est placé sous le signe de l'hommage aux Harkis, ces 55.000 à 75.000 Français "abandonnés" en Algérie après les accords d'Evian en 1962 et qui ont constitué les victimes des sanglantes représailles des nationalistes algériens. Une responsabilité de l'État Français que François Hollande reconnaît officiellement dans son discours d'hommage, diffusé sur France Info.

Une reconnaissance très attendue. "Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a déclaré le chef de l'Etat, applaudi par les représentants des Harkis présents dans l'assistance. "Je suis venu devant vous faire oeuvre de vérité", a déclaré le président. "La France a trahi sa promesse et tourné le dos à des familles."

Un certain nombre avait protesté, accompagné de nombreuses voix à droite, lorsque le chef de l'Etat avait commémoré cette année le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian, une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon. En reconnaissant ces "responsabilités", François Hollande a honoré une promesse faite en avril 2012 durant la campagne présidentielle, en reprenant pratiquement au mot près le texte de sa déclaration de l'époque. Il l'avait déjà fait en partie lors de la même cérémonie le 25 septembre 2012, mais à l'époque c'était via un message lu par Kader Arif, son ministre délégué aux Anciens combattants. 

Plusieurs candidats à l'élection présidentielle également présents. Une cérémonie qui se déroule également sous les auspices de la campagne électorale, l'ancien président Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, présidente du FN, et Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite, devraient assister à cet hommage.