France : 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer, et d'autres à venir

Déchets radioactifs
La France compte 1,76 million de mètres cubes de déchets radioactifs (illustration). © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
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Margaux Fodéré, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
La France, championne du nucléaire civil aux ambitions renouvelées, compte à ce jour 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer. Quelque 220.000 m3 supplémentaires ont rejoint le stock de déchets en cinq ans, soit 14% de plus, selon cet inventaire quinquennal à fin 2021 publié mardi par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

La France compte 1,76 million de mètres cubes de déchets radioactifs. C’est ce que révèle l’inventaire quinquennal de l’Agence Nationale de gestion des Déchets Radioactifs. Ces déchets sont en augmentation de 14% par rapport au dernier inventaire de l’agence, 5 ans auparavant. Mais pas de panique pour autant, la France suit un programme bien précis pour les gérer.

Un projet déclaré d'utilité publique à l'été 2022

D’abord, la grande majorité de ces déchets, 90% pour être précis, sont, soit à très faible radiation, soit à radiation un plus élevée mais qui s’estompe vite. Ce sont des gravats, par exemple, des outils ou même des vêtements ouvriers. Ils sont stockés en surface, dans des centres gérés par l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs, l’ANDRA, comme l’explique, Ludovic Dupin, de la Société Française d’Energie Nucléaire. "Ce sont vraiment des déchets qui émettent très peu de radioactivité mais la France a choisi qu'aucun déchet sortant d’une centrale nucléaire ne doit être en contact avec des déchets normaux ou avec la nature. Donc ils sont contenus dans des sacs spéciaux ou dans des petits containers en béton puis recouverts de terre après", précise-t-il au micro d'Europe 1.

En fait, c’est une minorité de déchets qui concentre l’essentiel de la radioactivité. Pour le moment, ils sont principalement entreposés sur le site d’Orano à La Hague. Mais à terme, ils devront être enfouis très profondément dans nos sous-sols. C’est le projet Cigeo à Bure. "Ça représente un volume très faible, un peu plus qu’une piscine olympique, mais ça, ce sont les déchets les plus dangereux. On va les enterrer à 500 mètres sous le sol dans une couche d’argile de manière à les laisser là pour l’éternité. Les humains n’y auront pas accès", indique Ludovic Dupin. Ce projet de stockage a été déclaré d’utilité publique à l’été 2022. Et si la création de l’installation est autorisée, la construction pourrait débuter avant 2030.