Abdelali Mamoun, imam 8:00
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Le gouvernement renforce son arsenal législatif contre le séparatisme islamiste et veut contrôler plus étroitement les financements des mosquées. Invité d'Europe 1 samedi, l'ancien imam d'Alfortville, Abdelali Mamoun, s'est dit favorable aux mesures favorisant la transparence des associations cultuelles.
INTERVIEW

Dans le contexte du récent attentat contre le professeur Samuel Paty, et alors qu'un projet de loi sur les séparatismes est en préparation, le gouvernement cherche à contrôler plus étroitement le financement des mosquées et des association cultuelles. L'ancien imam d'Alfortville dans le Val-de-Marne, Abdelali Mamoun, s'est dit favorable à un contrôle plus étroit, notamment sur les sommes d'argent venues de l'étranger : "Les associations musulmanes, pour la plupart, n'ont aucune transparence", a-t-il déclaré samedi au micro d'Europe 1.

"Normalement, une association est censée être transparente dans toutes ses finances, que ce soit petites ou grosses sommes", Abdelali Mamoun, qui poursuit : "Chaque association musulmane doit délivrer son bilan financier tous les ans, mais aujourd’hui rien n’est fait dans ce sens-là." L'imam admet que la transparence de certaines associations n'est pas suffisante et que les contrôles font défaut.

Ingérence étrangère ?

Selon lui, ces manquements sont dus en grande partie au statut des associations "loi 1901" : "La seule obligation c’est le procès-verbal de l’assemblée générale constitutive. A partir de là, plus rien n’est obligatoire : bilan financier annuel, bilan moral, compte-rendu, perspective des activités de l’association, etc."

Sur Europe 1 vendredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait évoqué la possibilité d'obliger les associations cultuelles à déclarer en préfecture toute somme venue de l’étranger, à partir d’un certain montant. Une proposition soutenue par l'imam Abdelali Mamoun qui dénonce l'ingérence de certains pays étrangers. Du Maroc au Pakistan en passant par le Mali, certaines nations enverraient en France leurs imams, défendant ainsi "leurs intérêts". "Tous ces imams, qui ne parlent pas un mot de Français, n'ont rien à faire en France", conclut-il.