Feu vert de la France à l'extradition du Kazakh Abliazov

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N.M. avec AFP , modifié à
Cet oligarque et opposant politique kazakh, arrêté en France en 2013, est soupçonné par la Russie d'avoir détourné des milliards de dollars. 

Le gouvernement français a donné son feu vert à l'extradition vers la Russie de l'oligarque déchu et opposant kazakh Moukhtar Abliazov, qui est réclamée dans une enquête sur des détournements de milliards de dollars, a annoncé lundi son avocat. En 2009, il avait fui son pays avant d'être arrêté près de Cannes en août 2013.

Décret signé. Le décret d'extradition a été signé le 17 septembre par le Premier ministre Manuel Valls et notifié la semaine dernière à l'intéressé, dans sa prison de Fleury-Mérogis, a précisé Peter Sahlas. L'avocat a ajouté que son client entendait contester cette décision devant le Conseil d'Etat.

"La France, censée être le pays des droits de l'homme". "Je suis choqué que la France, censée être le pays des Droits de l'Homme, valide ainsi le système judiciaire et pénitentiaire russe", s'est indigné l'avocat du Kazakh Peter Sahlas. "Cette décision fait énormément de mal à beaucoup de personnes en Russie. Poutine va brandir ce décret devant toutes les cours européennes pour dire que la France a validé son système pénitentiaire et judiciaire", a poursuivi l'avocat.

Escroc ou opposant politique ? Dans cette affaire, deux camps s’affrontaient. Pour le premier, Moukhtar Abliazov aurait détourné des milliards de dollars lorsqu’il était à la tête de la première banque du Kazakhstan, nationalisée en 2009. Une thèse avancée par le président du pays, et soutenue par l'Ukraine et la Russie.

L’autre camp le décrit au contraire comme une opposant politique, dont la réussite aurait fait des jaloux. Pour ses défenseurs, sa faute aurait été de dénoncer la corruption au sein du gouvernement kazakh, dont il a pourtant fait partie dans les années 1990. En 2000, son opposition au tout-puissant président kazakh Noursoultan lui avait valu un séjour en prison.