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Caroline Baudry, édité par Manon Fossat
L'équipe du festival Marsatac, à Marseille, a imaginé un nouveau dispositif pour lutter contre les violences sexuelles dans les festivals. Grâce à l'application "Safer", témoins et victimes pourront être localisés et secourus en cas d'agression physique ou verbale. Une révolution dans le milieu festif.

C'est une avancée considérable pour la sécurité des femmes dans les festivals. L'équipe de l'évènement Marsatac à Marseille a mis en place un nouveau dispositif appelé "Safer" afin de prévenir et d'agir en cas de violences sexuelles. Des agressions malheureusement courantes lors de ces concerts en plein air et contre lesquelles veulent lutter les organisateurs. 

Son utilisation est extrêmement simple. Il suffit de scanner un QR code pour télécharger l'application "Safer", qui fonctionne en localisant les témoins ou victimes de violences sexuelles, comme l'explique Béatrice Desgranges, directrice du festival Marsatac. "Vous appuyez sur le bouton d'alerte et une brigade de bénévoles formés vient à votre rencontre. Ensuite, il s'agit de faire intervenir les équipes de sécurité pour voir quelles sont les bonnes dispositions à prendre vis-à-vis du contrevenant. Je me permets d'en parler au masculin parce que statistiquement, ce sont souvent des hommes qui commettent ces agressions", détaille-t-elle.

Une femme sur deux victime de violences en milieu festif

Dans l'équipe "Safer", des psychologues et des juristes seront également à l'écoute des victimes. Tout comme une dizaine de bénévoles formés par Consentis, une association de prévention qui milite contre les violences sexuelles lors de ces évènements. "Près d'une femme sur deux en a été victime en milieu festif et il est question de harcèlement ou d'agression", explique sa directrice Domitille Raveau. "Ça peut être une main aux fesses non consentie ou des propos à connotation sexuelle répétés durant la soirée", détaille-t-elle encore.

Pour elle, les organisateurs et organisatrices de festivals ont effectivement un rôle à jouer. "Déployer ce dispositif c'est déjà envoyer un message fort à son public et dire qu'il n'est pas question que les violences soient pardonnées", affirme-t-elle. Plusieurs organisateurs se sont d'ailleurs déjà manifestés et souhaitent mettre en place à leur tour le dispositif "Safer" pour les éditions 2022.