Faut-il débaptiser la rue "Alain" pour antisémitisme ? Paris s'interroge

La Ville de Paris a décidé mercredi de s'en remettre aux historiens avant toute décision pouvant "ouvrir la boîte de Pandore".
La Ville de Paris a décidé mercredi de s'en remettre aux historiens avant toute décision pouvant "ouvrir la boîte de Pandore". © AFP
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avec AFP , modifié à
Les élus parisiens ont débattu mercredi sur la rue Alain, du nom du philosophe dont des écrits, publiés récemment, sont teintés d'antisémitisme.

Faut-il débaptiser la "rue Alain" du nom du philosophe dont des écrits parus récemment sont entachés d'antisémitisme ? La Ville de Paris a décidé mercredi de s'en remettre aux historiens avant toute décision pouvant "ouvrir la boîte de Pandore".

Alexandre Vesperini, président du groupe PPCI (pro-Macron ex-LR), a demandé que la "rue Alain" du nom du philosophe, de son vrai nom Émile Chartier (1868-1951), soit débaptisée dans le XIV ème arrondissement. Selon l'élu, un journal intime du philosophe, qui vient de paraître, montre des accents antisémites ainsi que des prises de position personnelles proches de la Collaboration.
"L'Honneur de Paris, membre de l'ordre national de la Libération, est d'aller jusqu'au bout des choses", a estimé Alexandre Vesperini.

Ne pas prendre de "décision hâtive". La demande a été rejetée par les autres groupes mais une majorité s'est dégagée pour étudier ce "sujet extrêmement sensible", selon Catherine Vieu-Charier, adjointe PCF chargée de la mémoire auprès de la maire PS Anne Hidalgo. "Il est impératif de ne pas prendre de décision hâtive mais il est important de prendre le temps de la réflexion", a-t-elle ajouté. Le comité d'histoire de la Ville sera chargé d'une étude avant une décision "en connaissance de cause" et le ministère de la Culture interpellé pour avis, a-t-elle ajouté.

Des noms de rues qui "fassent rêver". Les "propos d'Alain sont ignobles mais l'argument de la boîte de Pandore" qui amènerait à de multiples mesures semblables sur des critères divers, "est un argument à prendre en compte", selon Jean-Baptiste de Froment (Les Républicains). L'élu écologiste Pascal Julien a pour sa part regretté "cette course à l'échalote où chacun cherche à placer son franc-maçon, son résistant communiste, son résistant gaulliste" etc, et demandé des noms de rues qui "fassent rêver" à l'instar des actuelles "rue des Petites Écuries, rue du Poteau, impasse du Curé", etc.