Lors de la manifestation de jeudi 21 novembre à Amiens.
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Séverine Mermilliod , modifié à
Lors de son deuxième jour de visite à Amiens, vendredi, Emmanuel Macron va rencontrer d'anciens salariés de Whirlpool dans la matinée. Il avait soutenu le projet de reprise de leur entreprise en 2017, un an avant un redressement judiciaire qui les a laissés sur le carreau.
INTERVIEW

Ce jeudi, il a fait partie du cortège d'une soixantaine de personnes qui a défilé dans les rues d'Amiens afin de rencontrer le président, en visite dans la ville pour deux jours. Farid Baaloudj, ex-salarié de Whirlpool, attend aujourd'hui des réponses et sera reçu par Emmanuel Macron, avec d'autres anciens salariés, vendredi matin.

"Je tenais à dénoncer notre situation vis-à-vis d'une entreprise qui a complètement capoté et toutes les promesses qu'Emmanuel Macron nous a faites quand il est venu en 2017", explique l'ancien soudeur, qui avait 22 ans d'ancienneté chez Whirlpool. En 2017, le chef de l'État avait soutenu le projet de reprise de l'usine par WN et Nicolas Decayeux. Un an plus tard, l'usine était en redressement judiciaire et Farid, licencié avec une simple indemnité de 1.000 euros. "Moi, je vais lui demander pourquoi il n'y a pas eu de suivi ! Pourquoi on nous a laissé à l'abandon comme ça", s'indigne l'ancien salarié. 

"L'Etat a fauté"

"A l'époque", poursuit-il, "j'ai eu un entretien avec lui sur le site. Il me demandait si j'étais intérimaire. Je lui ai dit que j'étais là depuis 21 ans. Et il m'a demandé ce que j'allais faire. Il m'a dit 'c'est un bon projet de reprise, vous pouvez y aller'." Alors Farid Baaloudj y est allé, car "c'était soit ça soit partir dans le plan de sauvegarde de l'emploi". Pour lui, aujourd'hui, il est clair que "l'Etat a fauté. Avec toutes les subventions qu'il y a eu, il n'y a eu aucun suivi ! C'était à eux de regarder comment l'argent était dépensé." 

Vendredi matin, Farid Baaloudj va donc demander au président "Pourquoi on ne l'a pas entendu quand la société a été mis en redressement ? Pourquoi au bout de six, sept mois d'activité, il n'y avait rien qui sortait de l'entreprise et l'argent partait dans un puits sans fond ?", s'exclame l'ancien salarié qui se dit très en colère, et qui remue aujourd'hui ciel et terre pour faire vivre l'entreprise qu'il a monté après son licenciement.

Des ex-salariés de WN (la société liquidée en août après avoir repris l'usine Whirlpool) vont demander vendredi à Emmanuel Macron de leur fournir le projet de reprise présenté par l'entreprise aux services de l'Etat en 2017, peut-on lire dans une lettre ouverte. En mai 2018, l'industriel picard Nicolas Decayeux avait repris 162 des 282 ex-salariés du site Whirlpool, après la décision du fabricant américain de sèche-linge de délocaliser sa production à Lodz en Pologne.