Manifestation des ouvriers de Whirlpool à Amiens le 21 novembre (2000x1000) DENIS CHARLET / AFP
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Maximilien Carlier et Séverine Mermilliod avec AFP
Une soixantaine d'anciens salariés de Whirlpool a manifesté ce jeudi en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Amiens. Une rencontre avec le chef de l'État est prévue vendredi.
REPORTAGE

Ils étaient une soixantaine de personnes à défiler direction la Citadelle d'Amiens pour l'inauguration en présence d'Emmanuel Macron, en visite pour deux jours dans sa ville natale. Les manifestants, principalement des anciens salariés de l'usine Whirlpool, sont partis du parking de l'ex-usine du géant américain de l'électro-ménager qui employait encore 282 personnes lors de l'annonce de la délocalisation en janvier 2017. Mais ils ont dû s'arrêter à 400 mètres de l'édifice, bloqués par un cordon de CRS.

"Est-ce qu'on a l'air de gens qui veulent casser ou faire du mal ?"

"On n'est pas des sauvages, on est des gens qui ont perdu leur emploi. On a plus de 50 ans, on est sur un bassin d'emploi où ça va être très compliqué. Est-ce qu'on a l'air de gens qui veulent casser ou faire du mal ?", s'est indigné Frédéric Chanterelle, délégué syndical CFDT, venu pour avoir des réponses de la part du chef de l'État.

En 2017, Emmanuel Macron avait soutenu le projet de reprise de l'usine par WN, à 4 millions d'euros sur la table. Un an plus tard seulement, l'entreprise était en redressement judiciaire, faute de débouchés commerciaux. "Le président était venu, il nous garantissait 500 emplois. Il n'y a pas 500 emplois, mais 200 personnes au chômage !", dénonce encore Frédéric Chanterelle.

Le président a prévu de rencontrer d'anciens salariés vendredi, au deuxième jour de sa visite à Amiens. Mais des salariés comme Patrice Sinoquet de la CFDT n'attendent pas grand chose de ce rendez-vous : "Demain (vendredi), on va être reçu à huit-clos, donc vous n'aurez jamais la vérité; le poisson, il va être noyé par monsieur Macron, en disant qu'il y aura un repreneur… Mais c'est faux."

Dans un entretien au Courrier picard jeudi, le chef de l'État a reconnu que l'opération de reprise avait été un échec. "Je suis venu en octobre 2017, avec le projet WN de M. Decayeux. Et comme eux, j'y croyais. Comme eux, j'ai été déçu. C'est un échec."