Fake news : "Personne ne peut considérer qu’il n’est pas touché par ce genre de problème"

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Grégoire Duhourcau
"On aime bien être confirmé dans ce qu’on pense" est c'est la raison pour laquelle le problème des fake news "nous concerne tous", analyse Marie Peltier, auteure d'un ouvrage sur le sujet et invitée de Nikos Aliagas sur Europe 1.
INTERVIEW

La diffusion de fake news est devenue monnaie courante. Tout récemment, certains rassemblements des "gilets jaunes" en ont été l'objet, avec notamment des photos antidatées publiées sur les réseaux sociaux dans le but de maximiser l'ampleur du mouvement.

"On aime bien être confirmé dans ce qu'on pense." Et le problème des fake news, qui a fait l'objet de deux propositions de loi votées au Parlement la semaine dernière, "nous concerne tous", assure Marie Peltier, historienne et enseignante qui vient de publier Obsessions, dans les coulisses du récit complotiste, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. "On aime bien être confirmé dans ce qu’on pense. Si on voit une information ou une photographie qui a l’air d’illustrer ce que l’on pense déjà, on va avoir tendance à y adhérer". C'est la raison pour laquelle, selon elle "personne ne peut considérer qu’il n’est pas touché par ce genre de problème".

Malgré le fait qu'il existe "pas mal d'initiatives de 'fact checking'" visant à dénoncer et démentir d'éventuelles fausse informations, le mal est fait : "Quand une mauvaise information a été répandue et que des gens y ont cru, c’est très difficile de les faire revenir en arrière sur leur crédulité."

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Le débat public est devenu extrêmement hostile." Ce phénomène de fake news est favorisé par le fait que "le débat public est devenu extrêmement hostile, extrêmement binaire, extrêmement polarisé", explique Marie Peltier. "Sur les réseaux sociaux, Twitter en particulier, on a l’impression d’une espèce de mise en scène continuelle avec des camps préfabriqués qui s’attachent à attaquer le camp d’en-face."

Ces attaques se basent "beaucoup sur une logique de discrédit, c’est-à-dire sur une logique d’ultra-personnalisation plutôt que de s’en prendre aux idées et de porter le débat d’idées". Pour résumer, "on est dans le focus individuel", détaille Marie Peltier. Un focus "que tous les camps utilisent", et ce "depuis des années".