Le logement reste la première dépense des ménages, devant l'alimentation et les transports. 4:20
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Yanis Darras , modifié à
L'inflation pèse de plus en plus sur le budget des ménages, et particulièrement sur celui des Français les plus pauvres. Face à la dégradation de la situation, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, appelle sur Europe 1 à réformer le système pour protéger les plus précaires.

Énergie, alimentation, logement, etc... En France comme dans le reste de l'Europe, les consommateurs constatent sur leurs tickets de caisse l'inflation. Une situation inquiétante pour les classes sociales les plus précaires, alors que la France compte désormais 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, fixé à 1.102 euros par mois.

"La hausse des prix liée aux besoins de premières nécessités comme se loger, se chauffer, se déplacer ou encore s'alimenter, pénalise durablement les petites ressources", tient à souligner Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Et l'inflation pourrait faire basculer de nombreux ménages dans des situations précaires, s'alarme-t-il au micro d'Europe 1.

"Il y a des salariés pauvres, ce n'est pas un phénomène nouveau. Mais effectivement, travailler ne vous protège plus forcément de la pauvreté. (...) Et ce qui nous inquiète beaucoup, c'est qu'il y a tout un pan de la population qui est sur le fil depuis longtemps, et qui lorsqu'il subit des hausses liées à des besoins de premières nécessités, peuvent basculer ou qui ont basculé dans la précarité".

"Tout est utile pour les plus précaires"

Face à la situation, des mesures d'urgence ont été adoptées, comme la distribution d'un chèque énergie puis d'une remise de 18 centimes d'euros par litre de carburant, ou encore par le blocage des prix du gaz et de l'électricité. "Un pansement" pour Christophe Robert, qui réclame des solutions de fonds. "Il faut augmenter les APL, c'est vraiment le meilleur levier qui aide depuis 30 ans les gens à accéder au logement et se maintenir dans le logement lorsqu'ils ont des difficultés", explique le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, alors que le logement "représente 30% du budget" d'un Français moyen, et "pour les plus précaires, ça va être 40, 50, 60 voire 70%". 

"Tout est utile pour les plus précaires", assure Christophe Robert, qui souhaite que l'État se questionne sur la situation, notamment sur l'énergie et le logement : "On doit revenir aux sources. Se demander pourquoi on en est là, quelles difficultés rencontrent les ménages ?" Et d'ajouter : "Je pense que le moment est venu de se réinterroger sur notre modèle social, son niveau de protection, et de savoir comment on fait pour les plus fragiles et les plus pauvres et comment on fait sortir de la pauvreté ceux qui en souffrent le plus aujourd'hui ?"