Explosion de la rue de Trévise en 2019 : la ville de Paris de nouveau mise en cause

Rue de Trévise
L'explosion de la rue dé Trévise avait fait quatre morts et 66 blessés, le 12 janvier 2019. © CARL LABROSSE / AFP
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avec AFP , modifié à
Une expertise définitive sur l'explosion de la rue de Trévise, qui a fait quatre morts et 66 blessés en janvier 2019, pointe les manquements de la mairie de Paris.

La mise en cause de la ville de Paris dans l'explosion de la rue de Trévise, qui a fait quatre morts en janvier 2019, a été confirmée par le rapport d'expertise définitif commandé par la justice, dont l'AFP a eu connaissance lundi.

"Défaut de vigilance et de technicité de la voirie"

Validant les conclusions d'un document d'étape rendu public en décembre, ce rapport relève notamment un "défaut de vigilance et de technicité de la voirie" de la ville de Paris, estimant que "l'explosion aurait pu être évitée" si la cause de l'affaissement du trottoir devant l'immeuble où elle s'est produite avait été recherchée en amont par la municipalité.

Le samedi 12 janvier 2019 au matin, une très forte explosion avait soufflé cette rue du 11e arrondissement, tuant quatre personnes, dont deux pompiers, blessant 66 autres et faisant quelque 400 sinistrés. Le rapport provisoire de décembre avait déjà relevé des "manquements" du service de voirie de la ville de Paris, ainsi que d'une entreprise de travaux publics. 

A l'époque, les experts avaient conclu, selon un communiqué du parquet, que l'explosion avait été provoquée par "une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF, consécutive à la rupture d’une canalisation de gaz", ayant elle-même pour "cause principale" l'affaissement du trottoir.

L'explosion aurait pu être "évitée"

Dans le rapport définitif daté du 30 mai 2020, les quatre experts judiciaires mandatés par les juges d'instruction en charge d'une enquête pour homicide et blessures involontaires confirment leurs précédentes conclusions. "Cette explosion aurait été évitée si la voirie de la ville de Paris avait tiré l'enseignement que la réitération pendant une très longue période de 16 mois du processus d'affaissement du trottoir (…) démontrait à l'évidence (…) qu'il ne s'agissait pas d'un phénomène banal, mais de l'instabilité du sol devant le porche, requérant d'en rechercher la cause", écrivent-ils.

Ils mettent aussi en cause le syndic de copropriété de l'immeuble, qui aurait dû, selon eux, faire "procéder en urgence à la réparation du collecteur d'eaux usées de l'immeuble, le plus rapidement possible après sa mise en évidence le 25 novembre 2015".