L'usine chimique a laissé la place à un centre de recherche sur le cancer. 1:31
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Benjamin Peter, édité par Antoine Terrel , modifié à
20 ans après la catastrophe qui avait fait des milliers de blessés et coûté la vie à 31 personnes, l'ancien cratère reste une zone vierge, mais l'usine a laissé place à un centre de recherche sur le cancer et à une centrale photovoltaïque. 
REPORTAGE

20 ans après le drame, Toulouse commémore l'explosion meurtrière de l'usine AZF, qui avait fait 31 morts et des milliers de blessés. Comme chaque année, une cérémonie doit avoir lieu sur le site de l'usine, lors de laquelle les noms des 31 morts seront égrenés. À l'époque, le site de l'usine se trouvait au cœur du pôle chimique de Toulouse, qui s'est depuis en partie transformé. L'usine chimique a ainsi notamment laissé place à un centre de recherche sur le cancer. 

De la route, on aperçoit d'abord une vaste friche envahie par la végétation. Ce n'est qu'après plusieurs centaines de mètres que des cheminements délimitent le mémorial AZF, où se déroulent les cérémonies. Pour l'adjoint aux politiques culturelles et mémorielles, Francis Grass, c'est un espace qui doit reprendre vie. "Aujourd'hui, le site est une zone un peu vierge où il y a toujours le cratère qui n'a pas été libéré des scellés", indique-t-il au micro d'Europe 1. Selon l'élu, "ce sont des secteurs qui sont probablement urbanisables. Il y a encore des possibilités de développement. On a créé un site photovoltaïque derrière". Et de conclure : "Cette partie de mémoire, elle, est préservée. On voudrait que ça soit un lieu de visite, signalé en ville pour qu'on puisse y aller."

"Faire vivre l'espoir"

Plus au sud, le pôle chimique a laissé la place aux biotechnologies, avec en tête l'Oncopole, ouvert en 2014. Pour son directeur, le Professeur Jean-Pierre Delord, implanter ici ce pôle d'excellence consacré aux soins et à la recherche, ça avait du sens. "Les milliers de patients qu'on a pris en charge depuis plus de six ans sont probablement les meilleurs témoins qu'on peut faire vivre l'espoir sur un site comme celui-là. Une grande catastrophe d'un côté, un grand espoir de l'autre", estime-t-il. 

À terme, 8.000 personnes devraient travailler sur ce pôle. L'arrivée prochaine du téléphérique, qui reliera l'Oncopole au CHU et à la Fac de médecine, devrait permettre de désenclaver cette zone de la métropole toulousaine.