EXCLUSIF - Les fils de Mireille Knoll proposent à Blanquer un hommage annuel le 23 mars

Daniel Allan Knoll
Daniel et Allan Knoll ont écrit à Jean-Michel Blanquer pour un projet d'hommage national annuel. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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Gwladys Laffitte , modifié à
Le verdict doit être rendu mercredi 10 novembre au procès du meurtre de Mireille Knoll, qui se tient depuis le 26 octobre dernier devant la Cour d'assises de Paris. Ses deux fils, Daniel et Allan, demandent à Jean-Michel Blanquer, dans une lettre consultée par Europe 1, d’instaurer une journée annuelle nationale "Mireille Knoll".
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C’est un "combat pour la mémoire" que mènent Daniel et Allan Knoll, à travers l'"Association Mireille Knoll" qu’ils ont cofondée. Pour que jamais ne soit oubliée leur mère, octogénaire juive tuée en mars 2018 à Paris, ils sollicitent aujourd’hui le ministre de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports pour lui "proposer un projet éducatif en partenariat avec toutes les forces vives de la nation, engagées contre toutes les formes de haine". Leur souhait : que soit "instaurée une journée annuelle nationale Mireille Knoll", comme ils l'écrivent dans la lettre qu'a pu consulter Europe 1.

Un hommage auquel seraient associés les "martyrs" Paty ou Beltrame

Allan et Daniel Knoll souhaitent que cette journée qu'ils proposent à Jean-Michel Blanquer s'intègre dans le cadre de la semaine de lutte contre la haine et l’antisémitisme, du 21 au 28 mars, "pour ne jamais oublier son assassinat antisémite". "Nous aimerions que le 23 mars soit une journée Mireille Knoll, à laquelle on associerait beaucoup de nos martyrs", défend Daniel Knoll au micro d'Europe 1, évoquant notamment "le père Hamel, Arnaud Beltrame ou Samuel Paty".

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La lettre envoyée par Daniel et Alain Knoll à Jean-Michel Blanquer. Crédits : Association Mireille Knoll / Gwladys Laffitte / Europe 1 

Concrètement, les enfants de l'octogénaire aimeraient que tous les 23 mars, "le matin, dans les écoles, on puisse parler de tous ces gens qui sont morts pour rien au nom d'Allah Akbar. Non pas pour condamner une communauté, mais pour la faire parler. Parce qu'il y a beaucoup de jeunes, justement, qui sont musulmans et qui ont besoin de s'exprimer et de montrer leur haine du racisme", avance Daniel Knoll, qui insiste également sur la lutte contre le harcèlement scolaire et la nécessaire prise en compte de la solitude des personnes âgées.

"Il faut que les choses changent en France"

Car après le drame qu'ils ont vécu en mars 2018 avec l'assassinat de leur mère, Daniel et Allan Knoll veulent "aller de l'avant" et contribuer à la promotion du vivre-ensemble dans un pays "magnifique" mais qui doute. "On pense que ça ne pourra faire que du bien à notre pays de reparler de certaines choses qu'on a oubliées, comme la politesse ou la courtoisie. Il faut que les choses changent en France", insiste Daniel Knoll au micro d'Europe 1, à la veille du verdict dans le procès du meurtre de leur mère.

Mardi, l’avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Yacine Mihoub, le "seul auteur" de ce "crime particulièrement sauvage", assorti d’une période de sureté de 18 ans. Contre Alex Carrimbacus, "qui va voler une morte dont le cadavre est encore chaud", le ministère public a requis la peine de 18 ans de réclusion criminelle, assorti d’une période de sûreté de 9 ans. Contre la mère de Yacine Mihoub, accusée de destruction de preuves, trois ans de prison ont été demandés, le maximum. Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus encourent tous deux la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre aggravé.