Pour la première fois et en exclusivité, Mickaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, a pris la parole sur Europe 1 jeudi. 5:25
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/ Crédit photo : THOMAS COEX / AFP
Pour la première fois et en exclusivité, Mickaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, a pris la parole sur Europe 1 jeudi. Avec une voix puissante, déterminée et teintée d'émotion, Mickaëlle a lu la lettre qu'elle adresse au président du Sénat, Gérard Larcher, pour demander l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les "failles" qui ont conduit à l'assassinat du professeur.

C'est une lettre pleine d'émotion qu'elle adresse au Sénat et qu'elle dévoile au micro d'Europe 1. "Comme quiconque, je n’étais pas préparée à subir la violence d’un attentat terroriste, ni, de surcroît, à entendre le hurlement de ma mère m’annonçant que mon frère avait été décapité", commence-t-elle. 

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"Il y eut cet état de peine et de tristesse innommables - comment pourrais-je les nommer, n’ayant jamais ressenti une telle douleur auparavant ? Il y eut cet état de choc post-traumatique altérant toute capacité de penser et d’agir. La sidération passée, il ne reste plus que la douleur et des questions ; ces questions, pourtant légitimes, ont obtenu jusqu’à présent pour seule réponse : 'Il ne faut pas se tromper d’ennemi'", poursuit-elle.

La demande d'enquête parlementaire sera examinée avec "attention"

C'est avec ces mots que débute le courrier de Mickaëlle, lu en exclusivité et pour la première fois à l'antenne d'Europe 1. Dans cette lettre adressée au président du Sénat Gérard Larcher, et au président de la commission des Lois, François-Noël Buffet, Mickaëlle, sœur de Samuel Paty, demande l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les "failles" qui ont conduit à l'assassinat du professeur en 2020 dans un attentat islamiste.

"Messieurs les Présidents ainsi que l’ensemble des Sénateurs, vous qui avez condamné à l’unanimité l’assassinat de Samuel Paty, délaissant votre traditionnel clivage, j’espère que vous agirez aujourd’hui dans le même esprit d’unité. Comme j’ai eu l’occasion de le dire à la Sorbonne, le 15 octobre dernier : 'On ne met pas un 'oui, mais' après le mot 'décapitation', en France, on met un point'", conclut-elle.

Mercredi, Gérard Larcher a souhaité que cette demande soit examinée avec "attention" et "empathie respectueuse".