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Lionel Gougelot // Crédit photo : Yann Avril / Biosphoto / Biosphoto via AFP
Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème du quotidien. Face au manque de logement et pour limiter les tensions sur le marché immobilier dans les zones touristiques de France, l'État autorise les communes à appliquer une surtaxe sur la taxe d'habitation des résidences secondaires. Une décision qui inquiète certains propriétaires dans le nord de la France.

C'est la mauvaise nouvelle de la rentrée pour bon nombre de propriétaires de logements vacants et de résidences secondaires. Pour limiter les tensions sur les marchés immobiliers des zones touristiques, le gouvernement a décidé d'autoriser les collectivités locales à prélever une surtaxe sur la taxe d'habitation des résidences secondaires, de 5 à 60% du montant de cet impôt. Plus de 2.000 communes sont concernées dans les zones dites tendues, et 6,6 millions de logements concernés. Mais sur la côte d'Opale, dans le nord de la France, les villes balnéaires réfléchissent encore à appliquer ou non cette surtaxe. 

Propriétaire d'une villa de vacances à Wimereux près de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, Guylain se réjouit de la décision du maire de ne pas appliquer la surtaxe sur les résidences secondaires. "C'est une bonne chose, ça, c'est clair", explique-t-il au micro d'Europe 1, estimant participer déjà suffisamment aux finances de la ville, ajoute le retraité. 

"C'est pas la peine d'en rajouter"

"Même si c'est une résidence secondaire, en réalité, je viens plusieurs mois par an ici. C'est vrai qu'entre la taxe foncière et la taxe d'habitation, que nous devons continuer à régler, et tous les impôts indirects que l'on règle en faisant nos courses sur place, c'est pas la peine d'en rajouter", souligne le propriétaire. 

À quelques kilomètres de là, la petite station de Camiers-Sainte-Cécile envisage de franchir le pas. Laurent, qui a découvert l'envie du maire d'appliquer cette surtaxe dans le journal, s'attend à mettre la main à la poche. "Le gouvernement a supprimé la taxe d'habitation sur les résidences principales. Donc essayer de récupérer un peu d'argent sur les résidences secondaires, si on se met à la place du maire, ça peut être logique. C'est un peu dommage, mais bon, c'est comme ça", explique-t-il. 

Effets pervers

Une surtaxe qui risque pourtant d'avoir des effets pervers, estime Guibert, propriétaire et conseil syndical d'une résidence : "Si on parle de plusieurs dizaines d'euros en plus, ça va se sentir. Et ça pourrait altérer les dépenses de sortie, les gens iront peut-être moins au restaurant", s'inquiète le propriétaire. 

Mais avec près de 70% de logements en résidences secondaires, cette surtaxe sera forcément un ballon d'oxygène pour les finances de la commune de Camiers-Sainte-Cécile.