Entreprise 1:47
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Emmanuel Duteil et Jean-Luc Boujon, édité par Solène Delinger , modifié à
La semaine de quatre jours revient dans les débats, à moins de trois mois du premier tour de la présidentielle. Alors que le patron de Total a annoncé réfléchir à cette possibilité, le géant du matériel informatique LDLC a déjà franchi le pas. Les salariés de l'entreprise sont ravis, et leur patron aussi. 

A l'approche de l'élection présidentielle, la question du temps de travail s'invite dans les débats. Le patron de Total a annoncé réfléchir à la possibilité de la semaine de quatre jours. De son côté, le géant du matériel informatique LDLC a déjà franchi le pas et ne le regrette pas. Les salariés de l'entreprise sont ravis, et leur patron aussi. Mais comment concrètement mettre en place cette semaine de quatre jours ? 

Déjà, il faut savoir si l'entreprise veut continuer à travailler 35 heures ou en profiter pour réduire le temps de travail de ses salariés chaque semaine. Si elle veut continuer à faire 35 heures, il suffit de travailler tout simplement un peu plus chaque jour. C'est très courant, par exemple dans les hôpitaux ou les cliniques.

Un vrai "bénéfice" 

Les personnels, notamment les aides-soignantes, peuvent travailler en trois fois 12 heures. Cela peut être aussi l'occasion de réduire le temps de travail de l'entreprise, de passer à quatre jours. C'est ce qu'a fait, il y a un an, le géant du matériel informatique LDLC. Le bilan y est très positif. Concrètement, qu'ils soient employés dans les bureaux ou boutiques ou dans les entrepôts de logistique, les salariés ne travaillent désormais plus que quatre jours par semaine et ils ont le droit de poser le jour de leur choix. Pour Monique, hôtesse d'accueil, c'est le mercredi. 

"C'est une coupure en milieu de semaine. C'est fantastique pour pouvoir faire un peu son quotidien à la maison, prendre des rendez-vous chez le médecin, faire son marché, s'occuper de sa famille", témoigne-t-elle sur Europe 1. "Et, en plus, c'est quand même un bénéfice de travailler 32 heures et être payée 35. Je reviens boostée pour le jeudi et le vendredi, c'est le bonheur".

Les salariés et leur patron satisfaits

Les salariés sont donc contents et le patron aussi. Laurent de la Clergerie, fondateur de l'entreprise et partisan du bien-être au travail, y trouve son compte. "En fait, ils sont plus reposés et du coup, ils travaillent mieux", affirme-t-il sur Europe 1. " Au fur à mesure qu'une semaine de cinq jours passe, on est fatigués, on en a marre. On attend vivement le week-end. Quand il n'y a plus que quatre jours, avec une pause, le rythme ne baisse pas. Et comme il ne baisse pas, la productivité des trois heures que je perds, en réalité, je ne la perds plus parce qu'ils sont meilleurs pendant les 32 heures où ils sont là". 

Ce changement n'a rien coûté au patron qui n'a pas eu besoin d'embaucher. Il a même augmenté de 10% les salaires les plus bas, car dans le même temps, LDLC a vu son résultat grimper de 9%.