En période de deuil, "l’entourage est précieux"

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Sur Europe 1, le psychiatre Christophe Foret est revenu sur l'importance de l'échange avec ses proches dans le deuil.

Invité de Il n'y en a pas deux comme elle sur Europe 1 vendredi, Christophe Foret, psychiatre, et auteur de Vivre le deuil au jour le jour : réapprendre à vivre après la mort d'un proche* est revenu sur l’importance du dialogue avec ses proches dans le deuil.

L'importance d'en parler. Il est d'abord très important de parler de ce que l'on ressent, ce qui n'est pas toujours facile. "Parler au début est facile parce que les proches sont disponibles". En revanche, "après un an, deux ans où vous parlez en boucle de votre enfant, de votre conjoint décédé les gens en ont marre, la personne elle-même à l'impression de saouler ses proches et spontanément elle va rentrer dans un silence" explique Christophe Foret.

"L’entourage est précieux". Il est donc important de pouvoir compter sur son entourage. "C’est pour cela que l’entourage est précieux. Ceux qui, dans l'entourage, comprennent qu'il est absolument indispensable de continuer un dialogue sur la durée, de continuer à mentionner le prénom de l'enfant ou le nom du conjoint, de la personne décédée" sont essentiels. L'échange permet en effet de faciliter le deuil : "on peut avoir l'impression de l’extérieur de remuer le couteau dans la plaie alors qu'au contraire ça rassure car sa plus grande peur c'est que l'on oublie la personne qu'elle a aimé" avance-t-il. "Une première clé serait de continuer à parler de la personne qui est décédée" poursuit-il.

Montrer son deuil. Enfin, il faut également trouver de nouveaux symboles de son deuil : "bien sûr, il ne faut pas revenir à la lourdeur de ce deuil avec ces brassards et ce noir, mais il serait important que notre société puisse trouver des petits moyens de prendre d'avantage soin dans la durée des personnes en deuil. Malheureusement, notre société a oublié qu'il y vraiment une peine qui dure longtemps et qui contraint les gens à montrer un visage plus serein alors qu'à l'intérieur c'est encore très douloureux" conclut Christophe Foret.

*éditions Albin Michel