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Stéphane Burgatt (correspondant à Marseille), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Les infirmiers libéraux ont organisé des opérations escargot dans plusieurs grandes villes de France pour dénoncer une non-revalorisation de leur métier. À Marseille, Europe 1 a rencontré des professionnels mobilisés qui s'estiment être "les grands oubliés du Ségur de la Santé".

C'est un ras-le-bol des infirmiers libéraux face à "la paupérisation de leur profession". Dans plusieurs villes ce lundi, ils ont organisé des opérations escargot pour dénoncer des actes de soin non revalorisés par la Sécurité sociale depuis 2009, dans une période d'inflation. Le prix du matériel (gants, seringues...) ou l'essence sont autant de dépenses qui pèsent sur leur portefeuille. Europe 1 a rencontré des professionnels mobilisés à Marseille, qui se disent être "les grands oubliés du Ségur de la Santé".

"L'injection est payée 3,15 euros brut. Il ne reste pas grand chose quand on y pense", explique au micro d'Europe 1 Françoise Fabre, une soignante qui participe à cette opération dans la cité phocéenne. "On n'a pas été revalorisé depuis 2009, ça devient très difficile ! Il y a même des infirmiers libéraux qui ont du mal à payer leurs charges parce que tout augmente : les loyers des cabinets, l'Urssaf, les caisses de retraite...", énumère cette soignante.

Matériel, essence... Des dépenses qui explosent

Face à tous ces frais qui explosent, la profession n'est plus un eldorado, et ce, depuis longtemps regrette Jean-Sébastien Nissou, représentant syndical de Convergence infirmière. "Avant la crise Covid, une boîte de gants était vendue 3 euros, maintenant, elle est à 7 euros. Ça a plus que doublé", souligne-t-il. "La gestion des déchets a augmenté. Moi, j'ai un logiciel qui vient de faire 800% d'augmentation, parce que la Sécu veut faire comme ça. En fait, on n'y arrive plus", se désole le syndicaliste.

Cela est sans compter le point de dépense le plus douloureux, quand on passe une partie de sa journée en voiture, comme Nicolas. "Le budget essence, c'est 180 euros par semaine, c'est énorme", appuie-t-il, remarquant qu'il roulait 100 kilomètres par jour dans le cadre de son travail. Des infirmiers libéraux finissent même par jeter l'éponge, et font craindre à ces soignants, l'émergence de déserts paramédicaux.