En Australie, le diable de Tasmanie a été réintroduit après 3.000 ans de disparition

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Fanny Agostini
Après 3.000 ans de disparition du continent australien, le diable de Tasmanie vient d'y être réintroduit. Une réintroduction dont le résultant est encourageant pour la préservation d'autres espèces grâce à une méthode qui promeut le ré-ensauvagement des espaces naturels.

Grande victoire pour la biodiversité : le diable de Tasmanie, une espèce qui avait disparu depuis plusieurs milliers d'années en Australie, a été réintroduit dans le pays. Il n'avait pas disparu de la surface du globe, subsistant encore sur une île qui porte son nom, mais sur le contient australien lui-même, cela faisait 3.000 ans que ce marsupial carnivore avait été rayé de la carte.

L’année dernière, 26 diables ont été prélevés sur l’île de Tasmanie et ré-introduit dans un sanctuaire naturel au nord de Sydney. Dans cet espace de 400 hectares, protégé des prédateurs, des maladies et de la pression humaine, sept nouveaux-nés sont apparus en pleine santé seulement un an après le début de ce programme. Un résultat encourageant pour la préservation d’autres espèces par cette méthode qui promeut le ré-ensauvagement des espaces naturels.

Régulation des populations de certaines espèces

Il s'agit aussi de rétablir l’équilibre des populations animales locales, car le diable de Tasmanie n’est en effet qu’une composante du bestiaire austral. Ce petit marsupial est la meilleure solution naturelle pour réguler les populations de renards et de chats australiens qui sont en train de décimer les 40 espèces de mammifères menacés dans le pays.

Le cas du diable de Tasmanie est un exemple parfait du risque encouru par tout un tas d’espèces lorsqu’un maillon essentiel de la chaine alimentaire est menacé. Or, avec le retour du diable, c’est l’ensemble d’un écosystème qui va pouvoir se reconstituer sans que ayons besoin d’intervenir à nouveau.

Compréhension de l'interconnexion des espèces

Les scientifiques ont simplement donné l’impulsion en réimplantant des diable de Tasmanie, et c’est le diable lui-même qui va ensuite œuvrer pour la préservation des autres espèces inféodées à son milieu. Cela revient à remettre en question notre interventionnisme qui nous pousse à vouloir à tout prix protéger la nature, quitte à isoler les animaux les uns des autres et à les extraire de leur milieu d’origine.

Ici, ré-ensauvager signifie plus d’humilité de notre part et de compréhension de l’interconnexion des espèces. C’est pourquoi les responsables du sanctuaire australien des marsupiaux espèrent pouvoir bientôt les remettre en concurrence avec d’autres espèces. C’est ce qui avait été appliqué avec succès dans le parc de Yellowstone aux États-Unis. Là-bas, la réintroduction du loup disparu avait enclenché la régénération des buissons en bord de rivières, la stabilisation des cours d’eau et le retour des oiseaux et des castors.

L’avenir de la biodiversité ne serait donc pas dans la conservation de la nature, mais dans la reconstitution d’écosystèmes fonctionnels et vivants. Ce qui améliorera la santé de la planète et la nôtre.