Emploi des personnes en situation de handicap : «On ne peut pas les assigner à résidence», lance Fadila Khattabi
Invitée de "La France bouge" ce mercredi, Fadila Khattabi, ministre déléguée, chargée des Personnes handicapées, s'est exprimée à propos des Esat, ces structures permettant à des personnes en situation de handicap de travailler dans un milieu protégé. Sans renier l'utilité du dispositif, elle met l'accent sur l'importance de respecter le choix des intéressés.
En plein cœur de la semaine européenne dédiée à l'emploi des personnes en situation de handicap , l'émission La France bouge a reçu ce mercredi soir Fadila Khattabi, ministre déléguée, chargée des Personnes handicapées. Au micro d'Élisabeth Assayag, elle a été invitée à s'exprimer sur les établissements et services d'aide par le travail (Esat). Il s'agit de structures offrant la possibilité aux personnes souffrant d'un handicap d'exercer une activité professionnelle, tout en bénéficiant d'un soutien médico-social et éducatif, mais dont les capacités ne permettent pas, "momentanément ou durablement" de "travailler dans une entreprise du milieu ordinaire ou une entreprise adaptée", peut-on lire sur le site service-public.fr
Sur Europe 1, Fadila Khattabi a salué le "travail d'accompagnement" accompli par les acteurs impliqués dans ces Esat. Mais la ministre déléguée a également souligné l'importance de respecter les choix personnels des personnes en situation en handicap. "Il faut les respecter. Elles veulent aussi pouvoir travailler en milieu ordinaire , choisir leur formation et choisir le lieu dans lequel elles vont travailler. On ne doit pas les assigner à résidence dans un Esat pendant 12 ans", a-t-elle déclaré.
"Un plan de transformation de ces Esat"
Tout en assurant que ces Esat étaient "toujours aussi importants", elle met également l'accent sur la nécessité de faire évoluer le dispositif. "Il y a un plan de transformation de ces Esat qui doivent aussi pouvoir accompagner les personnes en situation de handicap dans l'élaboration de leur projet et répondre à leurs attentes afin que ces personnes puissent aller dans une entreprise adaptée ou une entreprise ordinaire".
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Pour étayer son propos, Fadila Khattabi s'appuie sur un exemple concret. "Ces personnes me disent 'Madame, faites en sorte que nos droits soient respectés'. Par exemple, l'un d'entre eux m'a dit : 'On voulait que je travaille dans un restaurant comme serveur, mais ça ne m'intéresse pas' alors qu'il avait été justement orienté vers cette voie. Il m'a dit 'Moi, je veux m'occuper des chevaux'. Il a donc fait un CAP et aujourd'hui, il est auto-entrepreneur", conclut-elle.