Emmaüs lance une campagne de publicité offensive sur... Vinted. 1:19
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Alexandra Jaegy, édité par Yanis Darras , modifié à
Face à la baisse des dons, l'association Emmaüs lance une campagne de pub offensive... sur l'application Vinted. Cette plateforme, où les utilisateurs revendent les vêtements qu'ils ne portent plus, fait directement concurrence à Emmaüs. Objectif pour cette dernière : inciter les Français à donner plutôt que vendre.

Et si vous donniez vos objets, plutôt que de les mettre en vente ? C'est ce que souhaite Emmaüs, qui lance une campagne de pub pour changer les habitudes des Français en publiant de fausses annonces sur le site Vinted. Objectif : provoquer un électrochoc chez les utilisateurs de ces nouvelles plateformes. 

Une campagne offensive

Ainsi, depuis jeudi dernier, un certain profil "Emma_Us" vend sur Vinted des tee-shirts à cinq euros. Un procédé tout à fait classique sur cette application, qui permet de vendre ses vêtements qui dorment dans les placards.

Pourtant, en cliquant sur l'annonce, les visiteurs sont renvoyés en réalité vers le site d'Emmaüs. Une campagne offensive, mais nécessaire juge-t-on du côté de l'association. "Aujourd'hui, les gens ont le réflexe de vendre d'abord leurs produits sur des plateformes. Et puis, quand ils n'ont pas réussi à vendre, ils vont le donner", explique au micro d'Europe 1 la directrice générale d'Emmaüs, Valérie Fayard. 

Un projet social "en péril"

Ce changement d'habitude "fait que le part de produits réutilisables que nous collectons baisse significativement. Il y a 20 ans, quand on collectait 100 tonnes, on pouvait en réutiliser 60. Aujourd'hui, c'est 40. Donc, le fait d'avoir une baisse de la qualité de ce qu'on collecte, qui est lié à l'émergence de ces acteurs purement lucratifs, ça met en péril notre projet social d'accueil et d'accompagnement de milliers de personnes", poursuit-elle. 

Autre objectif pour l'association : sensibiliser les plus jeunes. Emmaüs a donc lancé ses propres interfaces de revente en ligne, comme le site Trëmma, où les particuliers vendent depuis 2021 leur objet avant de reverser tous les profits au projet solidaire de leur choix.