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Inès Zeghloul (à Marseille) / Crédit photo : ROLAND MACRI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
La cour d'appel d'Aix-en-Provence va examiner ce jeudi la demande de remise en liberté du policier placé en détention provisoire. Depuis le 20 juillet, il est mis en examen pour avoir défiguré un jeune homme au tir de flash-ball en marge des émeutes. En signe de soutien, plus de 800 policiers se sont mis en arrêt de travail. Europe 1 a rencontré l'un d'entre eux.
TÉMOIGNAGE

À Marseille, le policier placé en détention provisoire pourra-t-il sortir de prison ? La décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence devrait être donnée ce jeudi. Depuis sa mise en examen, plus de 800 policiers se sont mis en arrêt de travail, en signe de soutien. Pierre* est l'un d'entre eux. Les traits tirés, le brigadier-chef tente de se reposer, de s'aérer l'esprit, mais en vain. En arrêt de travail depuis plusieurs jours, il a du mal à digérer l'incarcération provisoire de son collègue.

"Les prochaines émeutes, je peux vous garantir que soit je n'irai pas, soit j'irai mais je regarderai faire. Le lundi on nous parlait de félicitations, de primes car nous avions bossé sans compter nos heures. Et le mardi on a eu une convocation de l'IGPN. Ça devient de plus en plus compliqué", confie le policier.

"C'est un grand ras-le-bol"

Un sentiment partagé dans tous les commissariats de la cité phocéenne. "C'est un grand ras-le-bol", décrit Eddy Sid, porte-parole du syndicat Unité SGP Police Force ouvrière. "On perd des officiers de police judiciaire compétents qui sont usés, usés par le travail à Marseille. On est très exposé ici plus qu'ailleurs au niveau des narcotrafiquants qui sont en voie de cartellisation ici. Aujourd'hui, être policier à Marseille c'est un vrai problème", assure-t-il.

Anxiété, burn-out… Après des dizaines d'années de service, Pierre n'a plus peur d'utiliser ces mots. "Il y en a assez. C'est possible que mon avenir ne se fasse pas dans la police nationale. Il y en a marre de bosser pour rien, que ça n'aille pas dans le bon sens. Peut-être que je ne finirai pas dans la police", explique-t-il. Pour lui aujourd'hui seule solution : le renforcement des effectifs et le versement d'une prime de fidélisation.

*Le prénom a été modifié.