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Nina Droff / Crédit photo : STEFANO RELLANDINI / AFP , modifié à
À Saint-Gratien, dans le Val-d'Oise, la polémique enfle autour de l’appel du maire aux habitants de la cité des Raguenets. Il leur demande de livrer les coupables des violences, faute de quoi, les travaux de reconstruction de la cité ne seront pas engagés. Et la démarche, déconcertante, ne plaît pas à tous les habitants.
REPORTAGE

Après les émeutes, un ultimatum posé par le maire de la ville de Saint-Gratien dans le Val-d'Oise, fait polémique. Après l’incendie d’un centre culture et la destruction de plusieurs commerces dans la commune, le maire a envoyé un courrier aux habitants du quartier concerné, affirmant qu’il ne reconstruirait pas les lieux dégradés tant que les auteurs des dégradations ne seraient pas dénoncés. La lettre, reçue dans le quartier des Raguenets, fait bondir les riverains.

Une double peine ?

"Vous croyez vraiment que les gens vont aller donner le nom des jeunes, qui en plus étaient cagoulés ? Franchement… Il faut réparer, c'est normal non ?" lance une habitante. La démarche surprend même certains élus. "Après une onde de choc telle que celle-ci, un quartier de pratiquement 6.000 habitants, recevoir ça… C'est vraiment choquant. Il ne faut pas pénaliser les Gratiennois, ils le sont déjà par l'acte criminel qui a eu lieu. Ce n'est pas la bonne méthode", dénonce Assima Hamaoui, élue d'opposition à Saint-Gratien.

Mais certains habitants applaudissent cet appel. "Je suis tout à fait solidaire avec Monsieur le maire. Quand c'est en plus des gens qui sont du secteur et qui se permettent de casser, avec de la violence gratuite comme ça, c'est pas possible. Il faut que les gens soient punis. Il n'a pas tort", défend une autre riveraine. Selon le maire, les finances de la Ville sont de toute façon insuffisantes pour les reconstructions