«Elle me manque énormément» : l’émotion de l’ancien binôme de Clarissa Jean-Philippe, tuée à Montrouge par Amedy Coulibaly
Il y a dix ans jour pour jour, le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale en poste à Montrouge, était froidement abattue par le terroriste islamiste Amedy Coulibaly. Pour ne pas l’oublier, son ancien binôme Jonathan, présent aux côtés de la jeune femme au moment de l’assassinat, entretient sa mémoire dans les locaux du nouvel hôtel de police.
Dans les vestiaires de l’hôtel de police, un badge "Je suis Clarissa" orne la porte de son casier. Jonathan, policier municipal de Montrouge et ancien binôme de Clarissa Jean-Philippe, ne peut retenir ses larmes : "Elle me manque énormément". L’agent municipal fixe longuement le badge, puis reprend : "Elle est à mes côtés, elle travaille à mes côtés. C’est une force pour moi, c’est une force aussi d’aller au travail, une force de ma vie quotidienne".

Un espace mémoriel dans les locaux
Pour ne pas l'oublier, Jonathan et ses collègues ont décidé de créer un espace mémoriel à son effigie. Dans la salle de travail principale des nouveaux locaux de l’hôtel de police, le portrait de Clarissa Jean-Philippe veille sur les 22 policiers municipaux qui composent le commissariat.
Dans ce petit coin, "il y a diverses fleurs de saison comme des jacinthes, la fleur de Noël", montre-t-il du doigt, avec fierté. Cachée derrière d’autres souvenirs, une épée en figurine, cadeau de la police suédoise. "C’est gravé à la mémoire de Clarissa", explique son ancien binôme qui, à travers cet espace, souhaitait "lui rendre hommage".
L’hôtel de police nommé "Clarissa Jean-Philippe"
Ce devoir de mémoire est une nécessité pour Étienne Lengereau, le maire de la ville. Toujours proche de ses agents, l’élu s’affaire aux derniers réglages avant les commémorations prévues ce mercredi 8 janvier à Montrouge. Pour l’occasion, une plaque en l’honneur de la native de Sainte-Marie doit être dévoilée à 12h30 devant l’hôtel de police.

"10 ans après cette tragédie, nous allons nommer "Clarissa Jean-Philippe" cet hôtel de police. C’est important, et même essentiel, parce que Clarissa est un symbole à la fois pour les Montrougiens et les Montrougiennes mais aussi pour tous les Français. Le symbole de ces forces de l’ordre qui assurent notre sécurité et luttent contre le terrorisme islamiste", explique-t-il au micro d’Europe 1.
Une cérémonie à laquelle devraient participer plusieurs centaines de personnes parmi lesquels des élus, des connaissances, mais aussi beaucoup d’anonymes venus rendre homme à l’ancienne policière municipale.