Electroménager, vêtements... les objets ont un fort impact sur l'environnement, selon l'Ademe

L'Ademe recommande de ne pas se sur-équiper et d'acheter des biens plus durables. Image d'illustration. © RAFA RIVAS / AFP
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avec AFP , modifié à

Selon une étude de l'Ademe dévoilée mercredi, les équipements de la maison peuvent représenter "jusqu'à 25%" des émissions des CO2 dans le monde.

Réfrigérateur, lampe, téléphone, vêtement... Les équipements de la maison et l'habillement représentent une part élevée des émissions de gaz à effet de serre, alerte mercredi l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). L'organisme appelle à consommer moins et mieux.

6 tonnes de CO2 pour fabriquer 2,5 tonnes d'objets. L'Ademe s'est intéressée au cycle de vie de ces objets du quotidien, qui va de l'extraction des matières premières à leur fin de vie, en passant par la fabrication, le transport, la distribution et l'utilisation. Il ressort de cette étude que "l'ensemble des équipements, meubles et électroménagers, présents dans la maison pèse en moyenne 2,5 tonnes". Pour fabriquer ces 2,5 tonnes d'équipements "il a fallu mobiliser 45 tonnes de matières premières" et "le CO2 émis pendant tout le cycle de fabrication est de 6 tonnes de CO2", soit l'équivalent de 6 allers-retours Paris-New York, souligne l'Ademe.

Jusqu'à un quart des émissions. "Les équipements de la maison peuvent représenter un enjeu aussi important que les autres postes en termes d'émissions (...) jusqu'à 25%", ajoute l'Agence de l'environnement. Les ménages possèdent en moyenne 99 équipements électriques et électroniques (gros électroménager, lampes, télévision, téléphone portable, petit électroménager, outils) quand ils pensent en avoir 34, selon l'Ademe qui s'appuie sur une étude Ipsos.

Acheter des biens durables... Pour limiter l'impact environnemental de ces objets, à la fois en matière de ressources de matières premières et d'émission de CO2, l'Ademe recommande de ne pas se sur-équiper, d'acheter des biens plus durables, d'éviter les équipements surdimensionnés (par exemple un écran de télévision trop grand), de ne pas renouveler trop souvent ces objets et d'augmenter leur durée de vie en respectant le manuel d'utilisation, en les faisant réparer, en les donnant ou en les revendant.

... et se méfier de "l'obsolescence culturelle". "Il faut responsabiliser toute la chaîne de consommation", des fabricants au consommateur, estime Pierre Galio, chef du service consommation et prévention de l'Ademe. Il cite pour exemple la question de l'obsolescence : "il en existe deux types : l'obsolescence programmée qui concerne l'offre et l'obsolescence culturelle", qui pousse un utilisateur à vouloir la dernière version d'un produit, même si celle qu'il possède fonctionne encore.

Développer le prêt ou la location d'objets. Une autre piste est le prêt ou la location d'objets, voire des espaces partagés dans de l'habitat collectif comme des buanderies ou des chambres d'amis. "Depuis 50 ans, on privatise tout, alors qu'on peut très bien arriver à des outillages partagés", indique Pierre Galio. "Cela pousse aussi le fabricant à fabriquer des appareils plus robustes", ajoute-t-il.