"Notre camarade Laurence Bourgoin, qui est la seule élue femme cadre à la CGT — dans ce collège cadres 'moyens centraux' du site d'EDF Cap Ampère (Seine-Saint-Denis NDLR) — est convoquée au tribunal, ainsi que notre fédération, parce que nous avons présenté un ratio de 60 % de femmes sur la liste cadres, alors qu'il n'y a que 40 % de femmes dans les effectifs", a déclaré à l'AFP Simon Franco-Ramos, de la CGT EDF-Cap Ampère, confirmant une information de France Inter.
Elles sont convoquées, ainsi qu'EDF, devant le tribunal judiciaire de Bobigny, le 6 février prochain, selon la convocation qu'a pu consulter l'AFP, à la suite d'une requête de la fédération CFDT Chimie-énergie, au nom de la section CFDT locale, selon Julien Laplace, délégué syndical central CFDT à EDF.
Un choix assumé de la CGT
"Il est apparu que la liste de candidats présentée par la CGT sur le 3e collège 'cadre' titulaire ne respectait pas les dispositions légales relatives à la représentation équilibrée entre femmes et hommes", estime la CFDT, qui demande au tribunal "d'annuler l'élection de Madame Laurence Bourgoin", selon cette convocation.
"Nous avons laissé une place prépondérante aux femmes, ce que nous assumons complètement", a déclaré à l'AFP Simon Franco-Ramos, pour qui la CFDT "va contre la philosophie de la loi de 2015, qui permettait d'avoir une parité plus importante dans les instances représentatives du personnel".
Sur 1.000 cadres représentés dans ce collège, il y a environ 400 femmes et 600 hommes, selon Simon Franco-Ramos, qui indique que la liste présentée comportait la proportion inverse. Il a reproché à la CFDT d'avoir détourné "l'esprit de la loi".
"On attaque pour non-conformité avec la loi sur la mixité"
"On n'attaque pas pour trop d'hommes ou trop de femmes, on attaque pour non-conformité avec la loi sur la mixité", a indiqué Julien Laplace, selon qui une autre section de la CFDT a saisi la justice pour une liste qui comportait, elle, "trop d'hommes".
"Si la loi n'est pas respectée, elle n'est pas respectée", a indiqué pour sa part Sébastien Michel, de la fédération CFDT Chimie-énergie, pour qui il faudrait peut-être revoir le texte, tout en préservant son objectif de "permettre une certaine forme de protection pour les femmes et de leur donner accès à des mandats en responsabilité".